

Depuis le temps qu'on en rêve ! Depuis quelques mois, avec Romain, on se motive pour enchaîner les voies en gros dévers à Altissimo pour se préparer à la Fiesta de los Biceps, la voie mythique du site.
On découvre les fameuses tours de conglomérat quelques kilomètres avant d'arriver au village de Riglos, niché à leur pied. Pour l'approche, c'est plutôt minimaliste : 10 minutes pour la Visera, 5 pour le Pison, et peut être 15 pour le Fire ! A notre arrivée, le sommet des tours flirte avec les nuages ; pour compléter ce tableau inquiétant, de nombreux vautours rôdent autour des falaises.

Le rocher de Riglos est plutôt inquiétant au premier abord : on a l'impression que les gros cailloux qu'on empoigne allègrement vont nous rester dans les mains. Mais le ciment qui les relie à la paroi est bien solide : ça tient. On se retrouve donc à grimper dans du gros dévers dans un niveau de difficulté très abordable, en tirant sur ces « patates » (bolos en espagnol). Il faut juste avoir un peu de conti : merci l'entraînement à Altissimo !




On se lève à 7h pour découvrir que les falaises sont encore bien à l’ombre et qu’il ne fait pas chaud du tout (par contre il fait beau). En plus, Toño a fermé la cuisine avec toute notre bouffe dedans. De toutes façons, quand il arrive, à 9h, les falaises sont encore à l’ombre, et on a tout notre temps pour déjeuner avant de gagner la face, vers 10h30, lorsque le soleil arrive.


Le lendemain, c’est le grand jour. En fait, ça se décide sans trop qu’on y pense : Claire et Romain devaient partir faire Zulu Demente à la Visera, mais Claire n’est pas très motivée. On décide alors au dernier moment pour partir faire la Fiesta . J’ai mal dormi (le béton du quai de la gare est moins confortable que les lits de l’auberge) et je suis un peu dans les vaps. Heureusement, l’escalade exigeante des premières longueurs me réveille vite. Les trois premières longueurs ne sont en effet pas déversantes et les patates sont moins saillantes. C’est donc plus fin et plus à doigts.

Et puis après on rentre vraiment dans la légende de la voie : les trois longueurs suivantes partent dans le gros dévers de la partie sommitale de la Visera, et ça déverse de plus en plus. Difficile de coter ces difficultés : d’après les topos, ce serait 6b/6b+/6c, certains donnent des cotations plus sévères encore, mais en fait, ce n’est pas dur du tout : il y a des bacs tout le long. Simplement, c’est très explosif. Dans L6, je suis obligé de m’arrêter pour laisser un peu dégonfler les bras : c’est la Fiesta de nos biceps ! Après un petit arrêt, ça enchaîne très bien. Le dernier relais

Pour finir, petit plantage : on croise une autre voie imprévue. Comme on n’a pas le topo, Romain part à droite et se retrouve dans le 7b final de « de Naturaleza Salvaje », au lieu du 6a prévu. Heureusement, c’est équipé assez rapproché et ça passe. Alors que je prends des photos de la face baignée par le soleil, j’entends deux gros coups de tonnerre. Je me dépêche un peu, commence à grimper, et tout d’un coup, Romain me crie : « il grêle ! ». Effectivement, je vois tomber des grêlons quelques mètres derrière moi. Je suis encore au sec. Je me dépêche et grimpe n’importe comment en tirant sur les points : immonde. Tout ça pour me prendre une douche monumentale en arrivant au relais. Je ne m’y attarde pas et finit la dernière longueur facile en grimpant dans un vrai torrent. Le temps que Romain me rejoigne, la pluie à cessé, et c’est au soleil qu’on prend la photo au sommet !
En tous cas, on l’a faite cette voie dont on rêvait tant. Finalement, ce n’est pas très dur. Il faut juste avoir un peu de conti pour enchaîner entre les points, mais de ce côté-là, ça allait très bien.
Le lendemain, il faut reposer un peu les bras. Enfin pour moi, puisque Romain part avec Cédric faire Zulu Demente, à droite de la Fiesta. Avec claire, on va faire quelques courses à Ayerbe, la « ville » la plus proche. Commerçants très sympa ; ça donne envie d’apprendre l’espagnol. Dans l’après midi, on va faire une petite voie au Volaos, entre le Pison et la Visera : Todo tiene fin. Pas si reposant que ça : ce n’est pas du dévers, mais une succession de panzas pas toujours très faciles à négocier. Au final, c’est une belle petite voie pas donnée tout de même, homogène dans le 6a/6b, avec la particularité amusante que le pas le plus dur est le premier, très patiné, qui n’est coté que… 5c.

On arrive au village juste après Romain et Cédric. Pour sa dernière voie des vacances, Cédric est comblé, la voie a l’air superbe. Ce soir, Jo nous rejoint avec sa Twingo qui a traversé sans dommage les Pyrénées. Soirée tous les 5 à la gare. Le lendemain matin, Cédric nous quitte par le train (il n’a pas dû aller le chercher très loin !), direction… Lille, qu’il rejoindra le soir même ; belle performance !



Et voila, Riglos, c’est fini ! On s’en va quand même valider tout ça chez Toño avec une bonne bière. Vraiment super sympa, ça donne vraiment envie de revenir, autant pour l’escalade que pour le voir.
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