Théoriquement, le lundi de Pentecôte n'est plus ferié, mais il reste encore la possibilité de poser une journée. Vu que Nice c'est quand même pas à côté, va pour un jour de congé pour en profiter de voir toute ma famille - ça fait quand même du monde.
Samedi, petit tour dans le vieux Nice avec Jean-Claude et François. Le vieux Nice c'est super joli, on se croirait en Italie avec des immeubles colorés, des petites ruelles étroites et le linge qui pend aux balcons. On passe sur les inévitables boutiques de souvenir pas toujours de bon goût... J'ai pas goûté les glaces (ben oui !), mais ça a l'air d'être comme en Italie aussi.
Dimanche, ça rigole plus : lever 5h pour profiter du créneau météo. Je tire au passage un beau coup de chapeau à Météo France, une fois n'est pas coutume, pour la super prévision.
Direction le Boréon, tout au fond de la vallée de la Vésubie. avec Jean-Claude et Danielle on monte au lac de Trécolpas. Petite randonnée pas bien méchante mais qui prend beaucoup de temps car il y a des chamois partout et il faut faire attention de ne pas en renverser un. . Plein de fleurs aussi. bref, il n'a manqué que le soleil pour que ce soit absolument magnifique. Car en plus le lac est super joli avec sa petite île. Je me paye même une petite traversée en 4 sur grosses écailles pour faire l'intégrale du tour du lac.
Au retour, on passe par le refuge de la cougourde, qui est tout neuf et très beau. Rien à voir avec l'ancien, qui était une espèce de boîte de conserve métallique jaune. Là encore il faut faire attention, mais aux bouquetins qui viennent jusqu'au pied de la terrasse du refuge : y'a plus de wilderness !
Lundi, visite de Gourdon, très joli petit village perché au sommet d'un piton rocheux dominant la vallée du Loup et siège d'un confiseur artisanal qui fait un nougat qui déchire. On pique nique sur le plateau de Caussols en essayant de s'abritet tant bien que mal d'un vent de fou. On se réfugie dans le seul coin hospitalier du plateau, l'auberge de Caussols, pour prendre un café.
Et pour finir, on va voir Agnès et Tony, à Saint Valier, dans leur maison toute neuve. Anaïs a bien grandi, et je fais la connaissance de la petite Colline que je n'avais jamais vue.
jeudi 31 mai 2007
mardi 22 mai 2007
Still life
je suis dans ma séquence "cinéma asiatique"
en fait il n'y a à peu près rien de commun entre le film de ce soir, Still life, du chinois Jia Zhang Ke, et le Vieux jardin.
Autant celui-ci avait un parti pris esthétique fort, des dialogues recherchés, une langue chantante, autant celui-là nous plonge dans un monde cynique, apocalyptique, où les mots sont rauques et ne sortent qu'au compte goutte, où le silence est roi, la destruction la règle, l'argent la seule norme.
Ce n'est pas pour autant un mauvais film. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un film génial, mais indubitablement, il dérange.
Ca se passe à Fengje, près de Chongqing, sur le Yangtze, une grande ville qui est entrain d'être engloutie par les eaux de la retenue du barrage des Trois Gorges. Les paysages sont sans doute sublimes, mais un ciel désespérément bouché pendant tout le film lui enlève toute grandeur, tout relief.
On suit en parallèle deux histoires : celle d'une pauvre homme venu retrouver sa femme - qu'il a achetée naguère, 3000 yuan - et sa fille, et celle d'une femme, venue rechercher son mari, ingénieur sur le chantier du barrage.
On découvre un monde sans foi ni loi où tout se paye, tout s'achète, même les femmes. La seule chose qui compte, c'est l'argent : les riches pour s'enrichir davacage aux dépends d'autrui avec un cynisme sidérant, les pauvres pour substister.
Un monde en déliquescence, dans cette ville en destruction.
Un monde taiseux, sans parole, sans joie, sans le moindre sourire.
Un monde sans rêve. A deux exceptions près : le décolage surréaliste d'un immeuble (ruine ou construction inachevée ?), et le funambule de la fin, marchant sur sa corde accrochée à deux immeubles en démolition. Still life : la vie encore, malgré tout, malgré la fin du monde ? Un peu de rêve est encore possible. C'est peut-être ce qu'il faut comprendre, mais cet espoir est bien maigre...
en fait il n'y a à peu près rien de commun entre le film de ce soir, Still life, du chinois Jia Zhang Ke, et le Vieux jardin.
Autant celui-ci avait un parti pris esthétique fort, des dialogues recherchés, une langue chantante, autant celui-là nous plonge dans un monde cynique, apocalyptique, où les mots sont rauques et ne sortent qu'au compte goutte, où le silence est roi, la destruction la règle, l'argent la seule norme.
Ce n'est pas pour autant un mauvais film. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un film génial, mais indubitablement, il dérange.
Ca se passe à Fengje, près de Chongqing, sur le Yangtze, une grande ville qui est entrain d'être engloutie par les eaux de la retenue du barrage des Trois Gorges. Les paysages sont sans doute sublimes, mais un ciel désespérément bouché pendant tout le film lui enlève toute grandeur, tout relief.
On suit en parallèle deux histoires : celle d'une pauvre homme venu retrouver sa femme - qu'il a achetée naguère, 3000 yuan - et sa fille, et celle d'une femme, venue rechercher son mari, ingénieur sur le chantier du barrage.
On découvre un monde sans foi ni loi où tout se paye, tout s'achète, même les femmes. La seule chose qui compte, c'est l'argent : les riches pour s'enrichir davacage aux dépends d'autrui avec un cynisme sidérant, les pauvres pour substister.
Un monde en déliquescence, dans cette ville en destruction.
Un monde taiseux, sans parole, sans joie, sans le moindre sourire.
Un monde sans rêve. A deux exceptions près : le décolage surréaliste d'un immeuble (ruine ou construction inachevée ?), et le funambule de la fin, marchant sur sa corde accrochée à deux immeubles en démolition. Still life : la vie encore, malgré tout, malgré la fin du monde ? Un peu de rêve est encore possible. C'est peut-être ce qu'il faut comprendre, mais cet espoir est bien maigre...
lundi 21 mai 2007
musée des Augustins
Après le ciné, suite de l'après midi culturelle avec la visite du musée des augustins, le plus grand musée de Toulouse. C'est un ancien couvent tout en brique qui sert aujourd'hui de musée des beaux arts.
Le principal intérêt de ce musée, c'est la superbe collection de chapiteaux roman issus principalement de l'ancien cloître de la Daurade. Très bien mis en valeurs et commentés, on peut voir l'évolution assez impressionnante de la technique des différents ateliers qui se sont succcédés en une quarantaine d'année. C'est assez incroyable ce qu'on peut faire avec de la pierre.
Le reste du musée est consacré aux sculptures gothiques, moins belles, et aux peintures du XV au XIXème siècle. Ces dernières sont malheureusement mal mises en valeur : c'est le degré zéro du musée où on expose un maximum d'oeuvre dans une pièce très haute où il faut se reculer de 20m pour voir les tableaux de la rangée supérieure, en donnant simplement le nom du tableau et son auteur. bref, ça n'apporte rien du tout, à moins de bien s'y connaître en peinture. Bon, et puis de toutes façons, la peinture avant le XIXème, je ne connais pas trop et j'ai du mal à accrocher. Par contre il y a deux superbes Toulosue-Lautrec, ça j'aime bien.
Le principal intérêt de ce musée, c'est la superbe collection de chapiteaux roman issus principalement de l'ancien cloître de la Daurade. Très bien mis en valeurs et commentés, on peut voir l'évolution assez impressionnante de la technique des différents ateliers qui se sont succcédés en une quarantaine d'année. C'est assez incroyable ce qu'on peut faire avec de la pierre.
Le reste du musée est consacré aux sculptures gothiques, moins belles, et aux peintures du XV au XIXème siècle. Ces dernières sont malheureusement mal mises en valeur : c'est le degré zéro du musée où on expose un maximum d'oeuvre dans une pièce très haute où il faut se reculer de 20m pour voir les tableaux de la rangée supérieure, en donnant simplement le nom du tableau et son auteur. bref, ça n'apporte rien du tout, à moins de bien s'y connaître en peinture. Bon, et puis de toutes façons, la peinture avant le XIXème, je ne connais pas trop et j'ai du mal à accrocher. Par contre il y a deux superbes Toulosue-Lautrec, ça j'aime bien.
dimanche 20 mai 2007
Le vieux Jardin
Très joli film aujourd'hui : le Vieux Jardin, film coréen de Im Sang-soo (je l'ai pas appris par coeur...).
Très joli d'abord par son esthétique, très recherchée, avec des plans magnifiques, de très beaux éclairages... et une très belle actrice (pas retenu son nom, de toutes façons, c'était écrit en coréen).
L'histoire : Hyun-woo, un jeune militant socialiste se planque après la terrible répression des révoltes étudiantes de Kwangju, en 1980. Il trouve refuge dans les montagnes chez une jeune et jolie enseignante, Yoon-hee, dont il devient l'amant. Mais l'amour de sa "cause" et de ses camarades est plus fort, et il retourne à Séoul pour se faire arrêter. Verdict, prison à vie (on plaisante pas en Corée du Sud).
Malgré tout, Yoon-hee lui reste fidèle; il faut dire qu'elle attend un enfant de lui, une petite fille qui naît dans la montagne et qui est gardée par sa mère (apparemment, avoir un enfant hors mariage n'est pas très toléré en Corée du Sud... on ne plaisante pas). Yoon-hee, elle, vit à séoul où elle héberge les amis de Hyun-woo qui continuent de militer, de planifier des actions "coup de poing", sûrs d'être emprisonnés ensuite. Elle a une courte liaison avec l'un d'eux, dont on comprend que ce n'est que pour fuir sa solitude. Puit elle meurt du cancer.
Plusieurs années après, Hyun-woo sort de prisons (17 ans seulement, finalement ils sont pas si terrible que ça...), retrouve sa famille, sa belle mère, et fait connaissance avec sa fille.
Raconté comme ça, ça ne donne pas bien. En fait il y a plein de flash-backs, de très belles scènes, et des interrogations assez profondes sur la vanité du militantisme contre une dictature (c'est un peu le thème des films que je vais voir en ce moment, avec la vie des Autres et le Denrier roi d'Ecosse), et bien sûr l'amour.
Avec des films comme ça on en finirait par apprécier les jours de mauvais temps.
Très joli d'abord par son esthétique, très recherchée, avec des plans magnifiques, de très beaux éclairages... et une très belle actrice (pas retenu son nom, de toutes façons, c'était écrit en coréen).
L'histoire : Hyun-woo, un jeune militant socialiste se planque après la terrible répression des révoltes étudiantes de Kwangju, en 1980. Il trouve refuge dans les montagnes chez une jeune et jolie enseignante, Yoon-hee, dont il devient l'amant. Mais l'amour de sa "cause" et de ses camarades est plus fort, et il retourne à Séoul pour se faire arrêter. Verdict, prison à vie (on plaisante pas en Corée du Sud).
Malgré tout, Yoon-hee lui reste fidèle; il faut dire qu'elle attend un enfant de lui, une petite fille qui naît dans la montagne et qui est gardée par sa mère (apparemment, avoir un enfant hors mariage n'est pas très toléré en Corée du Sud... on ne plaisante pas). Yoon-hee, elle, vit à séoul où elle héberge les amis de Hyun-woo qui continuent de militer, de planifier des actions "coup de poing", sûrs d'être emprisonnés ensuite. Elle a une courte liaison avec l'un d'eux, dont on comprend que ce n'est que pour fuir sa solitude. Puit elle meurt du cancer.
Plusieurs années après, Hyun-woo sort de prisons (17 ans seulement, finalement ils sont pas si terrible que ça...), retrouve sa famille, sa belle mère, et fait connaissance avec sa fille.
Raconté comme ça, ça ne donne pas bien. En fait il y a plein de flash-backs, de très belles scènes, et des interrogations assez profondes sur la vanité du militantisme contre une dictature (c'est un peu le thème des films que je vais voir en ce moment, avec la vie des Autres et le Denrier roi d'Ecosse), et bien sûr l'amour.
Avec des films comme ça on en finirait par apprécier les jours de mauvais temps.
samedi 19 mai 2007
Pics du Han et de Galinat
Très belle randonnée solitaire en haute Ariège aujourd'hui.
La météo pourrie du week-end a accordé une belle accalmie. Bien bouché sur Toulouse, mais grand beau à partir de Tarascon.
Pour cause de réveil légèrement tardif, je ne suis pas allé bien loin, mais c'était très beau.
Départ de Senconac, sur la route des corniches, derrière le Quié de Sinsat. De là, on suit une vaste arête où le sentier est assez vague, jusqu'à un petit vallon assez féérique qu'il faut remonter jusqu'au col de Han. Jusqu'ici, c'est absolument superbe et complètement désert. Après, une fois sur l'arête, on jouit de la vue sur la station des Monts d'Olmes et l'affreux massacre des pistes qui sont autant de balaffres sur la montagne.
Du coup, au sommet du Pic de Galinat, je n'ai pas cherché à aller plus loin (et surtout il était tard) et je suis redescendu droit sur l'étang d'Appy, magnifique, comme tous les lacs ariégeois.Dans la descente, j'ai croisé ce qui m'a semblé être des moufflons. Je ne savais pas qu'il y en avait par ici.
La météo pourrie du week-end a accordé une belle accalmie. Bien bouché sur Toulouse, mais grand beau à partir de Tarascon.
Pour cause de réveil légèrement tardif, je ne suis pas allé bien loin, mais c'était très beau.
Départ de Senconac, sur la route des corniches, derrière le Quié de Sinsat. De là, on suit une vaste arête où le sentier est assez vague, jusqu'à un petit vallon assez féérique qu'il faut remonter jusqu'au col de Han. Jusqu'ici, c'est absolument superbe et complètement désert. Après, une fois sur l'arête, on jouit de la vue sur la station des Monts d'Olmes et l'affreux massacre des pistes qui sont autant de balaffres sur la montagne.
Du coup, au sommet du Pic de Galinat, je n'ai pas cherché à aller plus loin (et surtout il était tard) et je suis redescendu droit sur l'étang d'Appy, magnifique, comme tous les lacs ariégeois.Dans la descente, j'ai croisé ce qui m'a semblé être des moufflons. Je ne savais pas qu'il y en avait par ici.
Enfin, retour le long de la route par les petits villages d'Appy et Caychax.
Vraiment une très belle journée où je n'ai croisé qu'un autre randonneur solitaire, au sommet du Pic de Han.
mercredi 9 mai 2007
vacances en Espagne - 5. retour à Villanova
On avait quitté Villanova sous la pluie. On y retourne sous le soleil. Enfin, sous un beau ciel étoilé plutôt parcequ'on y arrive de nuit.
Cette fois notre campement de la dernière fois est occupé (par des Français), on ne risque pas de faire la même erreur...
Avec Jo, on va se lancer dans la grande classique de la Roca del Arcs : Musical Express, tandis que Romain et Claire se lancent dans la Taca del romesco, beaucoup plus dure, juste à côté.
Cette fois j'ai la forme et je passe le toit en 6b+ en libre. Le reste déroule, 5-5c sur bons bacs - que du bonheur. C'est même un poil engagé et il faut grimper entre les points : superbe ! seul petit regret : c'est quand même bien patiné.
On arrive en même temps que Romain et Claire à la vire sommitale; leur voie était splendide.
Pour finir l'après midi, Romain et moi allons travailler un joli 7a à la Paret de Zarathustra, de l'autre côté de la gorge. Majeur, mais avec un crux un poil engagé...
Le soir, nous finissons nos provisions : repas gargantuesque agrémenté du romarin local.
Les vacances touchent à leur fin, et il faut songer à repartir. Pas avant d'avoir fait une dernière voie tout de même. On part dans Necronomicon dont le topo dit que la troisième longueur vaut le détour. Et on n'est pas déçus : un 6a de rêve, raide sur bonnes prises, engagé entre les points. MAJEUR. Dernière sortie en terrain d'aventure pour Jo, puis rappels.
Cette fois c'est vraiement fini. On s'offre une petite baignade dans le torrent avant de partir.
dimanche 6 mai 2007
vacances en Espagne - 4. Sierra de Guara
Après les dévers de Riglos, on va reposer les bras et faire bosser un peu les jambes qui n'ont pas trop été sollicitées par les approches interminables... On fait la route au soleil couchant (très beau) jusqu'à Rodellar, petit village perdu en plein coeur de la Sierra de Guara. Accessoirement, c'est un site de couenne mythique, mais plutôt élitiste (pas beaucoup de 6...) et l'un des hauts lieux du cañon dans le monde. On ressort la tente qui n'avait plus servi depuis Villanova.
Le lendemain, on va faire une randonnée somptueuse dans le cañon de Mascun inférieur. C'est absolument grandiose. Au départ, il y a pas mal de monde, et puis lorsuq'on a franchit trois fois la rivière en se déchaussant, la plupart des gens finissent par se lasser. Nous on y croit quand même et on s'essaye même, avec plus ou moins de bonheur, à tenter des traversées à gué sans enlever les chaussures.
On finit par se retrouver complètement seuls au fond de ce cañon grandiose, avec pour seule compagnie les vautours qui planent le long des falaises, comme partout en Espagne de toutes façons. Claire et Jo tentent une petite baignade, pas bien longue...
On sort du cañon par un petit sentier bien cairné qui ramène sur le plateau où on change complètement d'atmosphère : grandes étendues, vues sur les Pyrénées enneigée, le Mont Perdu, etc. On pique nique devant l'ancien bar du village abandonné d'Ottin : plus paumé, c'est pas possible. on se demande ce que les anciens habitants pouvaient faire ici.
Petite bière bienvenue au bar de Rodellar, puis longue route pour retourner à Villanova pour finir les vacances.
Le lendemain, on va faire une randonnée somptueuse dans le cañon de Mascun inférieur. C'est absolument grandiose. Au départ, il y a pas mal de monde, et puis lorsuq'on a franchit trois fois la rivière en se déchaussant, la plupart des gens finissent par se lasser. Nous on y croit quand même et on s'essaye même, avec plus ou moins de bonheur, à tenter des traversées à gué sans enlever les chaussures.
On finit par se retrouver complètement seuls au fond de ce cañon grandiose, avec pour seule compagnie les vautours qui planent le long des falaises, comme partout en Espagne de toutes façons. Claire et Jo tentent une petite baignade, pas bien longue...
On sort du cañon par un petit sentier bien cairné qui ramène sur le plateau où on change complètement d'atmosphère : grandes étendues, vues sur les Pyrénées enneigée, le Mont Perdu, etc. On pique nique devant l'ancien bar du village abandonné d'Ottin : plus paumé, c'est pas possible. on se demande ce que les anciens habitants pouvaient faire ici.
Petite bière bienvenue au bar de Rodellar, puis longue route pour retourner à Villanova pour finir les vacances.
samedi 5 mai 2007
vacances en Espagne - 3. Riglos
Grimper dans un champ de patates...
Nous voici à Riglos.
Depuis le temps qu'on en rêve ! Depuis quelques mois, avec Romain, on se motive pour enchaîner les voies en gros dévers à Altissimo pour se préparer à la Fiesta de los Biceps, la voie mythique du site.
On découvre les fameuses tours de conglomérat quelques kilomètres avant d'arriver au village de Riglos, niché à leur pied. Pour l'approche, c'est plutôt minimaliste : 10 minutes pour la Visera, 5 pour le Pison, et peut être 15 pour le Fire ! A notre arrivée, le sommet des tours flirte avec les nuages ; pour compléter ce tableau inquiétant, de nombreux vautours rôdent autour des falaises.
Le rocher de Riglos est plutôt inquiétant au premier abord : on a l'impression que les gros cailloux qu'on empoigne allègrement vont nous rester dans les mains. Mais le ciment qui les relie à la paroi est bien solide : ça tient. On se retrouve donc à grimper dans du gros dévers dans un niveau de difficulté très abordable, en tirant sur ces « patates » (bolos en espagnol). Il faut juste avoir un peu de conti : merci l'entraînement à Altissimo !
Pour le logement, on commence par l'auberge de Toño, le guide qui a participé au sauvetage de Jérôme, cet hiver. C'est un peu enfumé (tout le monde s'y est réfugié pour fuir la pluie), mais Toño est vraiment sympa. Il nous prête un local pour faire sécher nos affaires, ainsi que sa cuisine pour nous faire à manger. Pour 35€ pour deux personnes, on dort dans un vrai hôtel - y'a pas à se plaindre. Mais bon, pour les nuits suivantes, on va aller dormir à la gare, beaucoup plus roots. De toutes façons, Toño part grimper à Rodellar pendant la semaine, à notre grand dam : c'est le seul bar du village !
Pour notre première voie à Riglos, notre choix s'est porté sur la Murciana classique de difficulté modérée (6a obligé) dans la superbe face sud du Pison qui surplombe le village. Une classique, à Riglos, c'est une voie qu'on devine de loin à la trainée blanche de magnésie : les parois sont déversantes et la pluie ne vient pas les nettoyer !
On se lève à 7h pour découvrir que les falaises sont encore bien à l’ombre et qu’il ne fait pas chaud du tout (par contre il fait beau). En plus, Toño a fermé la cuisine avec toute notre bouffe dedans. De toutes façons, quand il arrive, à 9h, les falaises sont encore à l’ombre, et on a tout notre temps pour déjeuner avant de gagner la face, vers 10h30, lorsque le soleil arrive.
Nous partons donc tous les 4 dedans, Romain et Claire devant, Cédric et moi qui suivons. La voie est vraiment à la hauteur de sa réputation. Escalade très variée, d'abord dans des fissures, puis dans le dévers de la partie centrale de la face, la fameuse "rivière de pierre", et enfin les dernières longueurs, moins déversantes, où l'on découvre les fameuses "panzas" de Riglos, ces surplombs ventrus où il faut faire preuve d'un peu de détermination... et finalement pas mal bourriner... au final, c’est à mon avis la plus belle voie qu’on ait faite à Riglos, et donc l’une des plus belles que j’ai jamais faite. En tous cas, on est rassurés : le 6a de Riglos, c’est beaucoup plus facile que le 6a de la Roca del Arcs !
Le lendemain, c’est le grand jour. En fait, ça se décide sans trop qu’on y pense : Claire et Romain devaient partir faire Zulu Demente à la Visera, mais Claire n’est pas très motivée. On décide alors au dernier moment pour partir faire la Fiesta . J’ai mal dormi (le béton du quai de la gare est moins confortable que les lits de l’auberge) et je suis un peu dans les vaps. Heureusement, l’escalade exigeante des premières longueurs me réveille vite. Les trois premières longueurs ne sont en effet pas déversantes et les patates sont moins saillantes. C’est donc plus fin et plus à doigts.
Et puis après on rentre vraiment dans la légende de la voie : les trois longueurs suivantes partent dans le gros dévers de la partie sommitale de la Visera, et ça déverse de plus en plus. Difficile de coter ces difficultés : d’après les topos, ce serait 6b/6b+/6c, certains donnent des cotations plus sévères encore, mais en fait, ce n’est pas dur du tout : il y a des bacs tout le long. Simplement, c’est très explosif. Dans L6, je suis obligé de m’arrêter pour laisser un peu dégonfler les bras : c’est la Fiesta de nos biceps ! Après un petit arrêt, ça enchaîne très bien. Le dernier relais à la sortie du gros dévers est vraiment mythique : c’est une patate géante sur laquelle on peut carrément s’asseoir au dessus d’un vide vertigineux : 200 m en vertical, 30 m en horizontal !
Pour finir, petit plantage : on croise une autre voie imprévue. Comme on n’a pas le topo, Romain part à droite et se retrouve dans le 7b final de « de Naturaleza Salvaje », au lieu du 6a prévu. Heureusement, c’est équipé assez rapproché et ça passe. Alors que je prends des photos de la face baignée par le soleil, j’entends deux gros coups de tonnerre. Je me dépêche un peu, commence à grimper, et tout d’un coup, Romain me crie : « il grêle ! ». Effectivement, je vois tomber des grêlons quelques mètres derrière moi. Je suis encore au sec. Je me dépêche et grimpe n’importe comment en tirant sur les points : immonde. Tout ça pour me prendre une douche monumentale en arrivant au relais. Je ne m’y attarde pas et finit la dernière longueur facile en grimpant dans un vrai torrent. Le temps que Romain me rejoigne, la pluie à cessé, et c’est au soleil qu’on prend la photo au sommet !
En tous cas, on l’a faite cette voie dont on rêvait tant. Finalement, ce n’est pas très dur. Il faut juste avoir un peu de conti pour enchaîner entre les points, mais de ce côté-là, ça allait très bien.
Le lendemain, il faut reposer un peu les bras. Enfin pour moi, puisque Romain part avec Cédric faire Zulu Demente, à droite de la Fiesta. Avec claire, on va faire quelques courses à Ayerbe, la « ville » la plus proche. Commerçants très sympa ; ça donne envie d’apprendre l’espagnol. Dans l’après midi, on va faire une petite voie au Volaos, entre le Pison et la Visera : Todo tiene fin. Pas si reposant que ça : ce n’est pas du dévers, mais une succession de panzas pas toujours très faciles à négocier. Au final, c’est une belle petite voie pas donnée tout de même, homogène dans le 6a/6b, avec la particularité amusante que le pas le plus dur est le premier, très patiné, qui n’est coté que… 5c.
On arrive au village juste après Romain et Cédric. Pour sa dernière voie des vacances, Cédric est comblé, la voie a l’air superbe. Ce soir, Jo nous rejoint avec sa Twingo qui a traversé sans dommage les Pyrénées. Soirée tous les 5 à la gare. Le lendemain matin, Cédric nous quitte par le train (il n’a pas dû aller le chercher très loin !), direction… Lille, qu’il rejoindra le soir même ; belle performance !
Nous on part tous les 4 à la Visera. Claire n’est toujours pas motivée par Zulu Demente. J’y emmène donc Jo, qui va tout de suite affronter le grand vide pour sa première voie à Riglos. Ca commence mal : le premier pas est engagé et patiné ; je m’y colle donc, mais je lui laisse la deuxième longueur où il s’en tire très bien. A la vire, on croise Moskitos, et donc Claire et Romain. Comme on s’est fait doubler par des Espagnols (c’est le week-end, on n’est plus entre Français), on se fait un petit farniente tous les 4 sur la grosse vire.
Et puis on va s’attaquer au dévers central de la Visera. Moins prononcé qu’à la Fiesta, il commence plus tôt. C’est un vrai plaisir : escalade grisante sur grosses patates : génial ! Pour Jo, c’est quand même un peu dur, mais avec quelques sangles, il cravate les patates pour passer les pas durs en artif : à la wallegaine !!! Voir sur son blog ses impressions… Dernière longueur complètement mythique dans un dévers complètement renversant, pire qu’à la Fiesta, mais plus dur aussi (7a+). Je m’autorise quelques pas en artif, dommage.
Et voila, Riglos, c’est fini ! On s’en va quand même valider tout ça chez Toño avec une bonne bière. Vraiment super sympa, ça donne vraiment envie de revenir, autant pour l’escalade que pour le voir.
Nous voici à Riglos.
Depuis le temps qu'on en rêve ! Depuis quelques mois, avec Romain, on se motive pour enchaîner les voies en gros dévers à Altissimo pour se préparer à la Fiesta de los Biceps, la voie mythique du site.
On découvre les fameuses tours de conglomérat quelques kilomètres avant d'arriver au village de Riglos, niché à leur pied. Pour l'approche, c'est plutôt minimaliste : 10 minutes pour la Visera, 5 pour le Pison, et peut être 15 pour le Fire ! A notre arrivée, le sommet des tours flirte avec les nuages ; pour compléter ce tableau inquiétant, de nombreux vautours rôdent autour des falaises.
Le rocher de Riglos est plutôt inquiétant au premier abord : on a l'impression que les gros cailloux qu'on empoigne allègrement vont nous rester dans les mains. Mais le ciment qui les relie à la paroi est bien solide : ça tient. On se retrouve donc à grimper dans du gros dévers dans un niveau de difficulté très abordable, en tirant sur ces « patates » (bolos en espagnol). Il faut juste avoir un peu de conti : merci l'entraînement à Altissimo !
Pour le logement, on commence par l'auberge de Toño, le guide qui a participé au sauvetage de Jérôme, cet hiver. C'est un peu enfumé (tout le monde s'y est réfugié pour fuir la pluie), mais Toño est vraiment sympa. Il nous prête un local pour faire sécher nos affaires, ainsi que sa cuisine pour nous faire à manger. Pour 35€ pour deux personnes, on dort dans un vrai hôtel - y'a pas à se plaindre. Mais bon, pour les nuits suivantes, on va aller dormir à la gare, beaucoup plus roots. De toutes façons, Toño part grimper à Rodellar pendant la semaine, à notre grand dam : c'est le seul bar du village !
Pour notre première voie à Riglos, notre choix s'est porté sur la Murciana classique de difficulté modérée (6a obligé) dans la superbe face sud du Pison qui surplombe le village. Une classique, à Riglos, c'est une voie qu'on devine de loin à la trainée blanche de magnésie : les parois sont déversantes et la pluie ne vient pas les nettoyer !
On se lève à 7h pour découvrir que les falaises sont encore bien à l’ombre et qu’il ne fait pas chaud du tout (par contre il fait beau). En plus, Toño a fermé la cuisine avec toute notre bouffe dedans. De toutes façons, quand il arrive, à 9h, les falaises sont encore à l’ombre, et on a tout notre temps pour déjeuner avant de gagner la face, vers 10h30, lorsque le soleil arrive.
Nous partons donc tous les 4 dedans, Romain et Claire devant, Cédric et moi qui suivons. La voie est vraiment à la hauteur de sa réputation. Escalade très variée, d'abord dans des fissures, puis dans le dévers de la partie centrale de la face, la fameuse "rivière de pierre", et enfin les dernières longueurs, moins déversantes, où l'on découvre les fameuses "panzas" de Riglos, ces surplombs ventrus où il faut faire preuve d'un peu de détermination... et finalement pas mal bourriner... au final, c’est à mon avis la plus belle voie qu’on ait faite à Riglos, et donc l’une des plus belles que j’ai jamais faite. En tous cas, on est rassurés : le 6a de Riglos, c’est beaucoup plus facile que le 6a de la Roca del Arcs !
Le lendemain, c’est le grand jour. En fait, ça se décide sans trop qu’on y pense : Claire et Romain devaient partir faire Zulu Demente à la Visera, mais Claire n’est pas très motivée. On décide alors au dernier moment pour partir faire la Fiesta . J’ai mal dormi (le béton du quai de la gare est moins confortable que les lits de l’auberge) et je suis un peu dans les vaps. Heureusement, l’escalade exigeante des premières longueurs me réveille vite. Les trois premières longueurs ne sont en effet pas déversantes et les patates sont moins saillantes. C’est donc plus fin et plus à doigts.
Et puis après on rentre vraiment dans la légende de la voie : les trois longueurs suivantes partent dans le gros dévers de la partie sommitale de la Visera, et ça déverse de plus en plus. Difficile de coter ces difficultés : d’après les topos, ce serait 6b/6b+/6c, certains donnent des cotations plus sévères encore, mais en fait, ce n’est pas dur du tout : il y a des bacs tout le long. Simplement, c’est très explosif. Dans L6, je suis obligé de m’arrêter pour laisser un peu dégonfler les bras : c’est la Fiesta de nos biceps ! Après un petit arrêt, ça enchaîne très bien. Le dernier relais à la sortie du gros dévers est vraiment mythique : c’est une patate géante sur laquelle on peut carrément s’asseoir au dessus d’un vide vertigineux : 200 m en vertical, 30 m en horizontal !
Pour finir, petit plantage : on croise une autre voie imprévue. Comme on n’a pas le topo, Romain part à droite et se retrouve dans le 7b final de « de Naturaleza Salvaje », au lieu du 6a prévu. Heureusement, c’est équipé assez rapproché et ça passe. Alors que je prends des photos de la face baignée par le soleil, j’entends deux gros coups de tonnerre. Je me dépêche un peu, commence à grimper, et tout d’un coup, Romain me crie : « il grêle ! ». Effectivement, je vois tomber des grêlons quelques mètres derrière moi. Je suis encore au sec. Je me dépêche et grimpe n’importe comment en tirant sur les points : immonde. Tout ça pour me prendre une douche monumentale en arrivant au relais. Je ne m’y attarde pas et finit la dernière longueur facile en grimpant dans un vrai torrent. Le temps que Romain me rejoigne, la pluie à cessé, et c’est au soleil qu’on prend la photo au sommet !
En tous cas, on l’a faite cette voie dont on rêvait tant. Finalement, ce n’est pas très dur. Il faut juste avoir un peu de conti pour enchaîner entre les points, mais de ce côté-là, ça allait très bien.
Le lendemain, il faut reposer un peu les bras. Enfin pour moi, puisque Romain part avec Cédric faire Zulu Demente, à droite de la Fiesta. Avec claire, on va faire quelques courses à Ayerbe, la « ville » la plus proche. Commerçants très sympa ; ça donne envie d’apprendre l’espagnol. Dans l’après midi, on va faire une petite voie au Volaos, entre le Pison et la Visera : Todo tiene fin. Pas si reposant que ça : ce n’est pas du dévers, mais une succession de panzas pas toujours très faciles à négocier. Au final, c’est une belle petite voie pas donnée tout de même, homogène dans le 6a/6b, avec la particularité amusante que le pas le plus dur est le premier, très patiné, qui n’est coté que… 5c.
On arrive au village juste après Romain et Cédric. Pour sa dernière voie des vacances, Cédric est comblé, la voie a l’air superbe. Ce soir, Jo nous rejoint avec sa Twingo qui a traversé sans dommage les Pyrénées. Soirée tous les 5 à la gare. Le lendemain matin, Cédric nous quitte par le train (il n’a pas dû aller le chercher très loin !), direction… Lille, qu’il rejoindra le soir même ; belle performance !
Nous on part tous les 4 à la Visera. Claire n’est toujours pas motivée par Zulu Demente. J’y emmène donc Jo, qui va tout de suite affronter le grand vide pour sa première voie à Riglos. Ca commence mal : le premier pas est engagé et patiné ; je m’y colle donc, mais je lui laisse la deuxième longueur où il s’en tire très bien. A la vire, on croise Moskitos, et donc Claire et Romain. Comme on s’est fait doubler par des Espagnols (c’est le week-end, on n’est plus entre Français), on se fait un petit farniente tous les 4 sur la grosse vire.
Et puis on va s’attaquer au dévers central de la Visera. Moins prononcé qu’à la Fiesta, il commence plus tôt. C’est un vrai plaisir : escalade grisante sur grosses patates : génial ! Pour Jo, c’est quand même un peu dur, mais avec quelques sangles, il cravate les patates pour passer les pas durs en artif : à la wallegaine !!! Voir sur son blog ses impressions… Dernière longueur complètement mythique dans un dévers complètement renversant, pire qu’à la Fiesta, mais plus dur aussi (7a+). Je m’autorise quelques pas en artif, dommage.
Et voila, Riglos, c’est fini ! On s’en va quand même valider tout ça chez Toño avec une bonne bière. Vraiment super sympa, ça donne vraiment envie de revenir, autant pour l’escalade que pour le voir.
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