lundi 31 décembre 2007

2007

Eh voilà, encore une année qui s'achève. Celle-ci pouvait difficilement commencer plus mal. Pourtant, en fin de compte, je me serai quand même bien amusé.

J'ai compté :
- 33 grandes voies pour plus de 250 longueurs et presque 10000 m d'escalade
- une bonne quinzaine de randonnées
- 9 sorties couenne avec mes premiers 6c à vue et quelques 7a essayés en tête
- seulement trois courses d'alpinismes, mais dans le lot, deux courses exceptionnelles (la face N du Vignemale et l'arête S intégrale du Moine)
- 2 voyages
- 11 sorties ciné, 5 au théâtre, 4 concerts
- ...

Mais tout ça, ce ne sont que des chiffres... A chacun d'entre eux correspond un moment de partage et d'amitié, au moins autant sinon beaucoup plus qu'un effort physique.
Tous ceux qui ont partagé ces moments avec moi, qui m'ont soutenu ou qui ont tout simplement été là - ce blog est avant tout écrit pour vous, pour vous faire partager ce que j'aime.
Alors à tous, je souhaite une très bonne année, plein de bonheur, et surtout, rendez vous l'année prochaine !


jeudi 27 décembre 2007

Bref à l'Aconcagua

Quatre ans après l'aventure "Dhaula guéri", Breff se lance dans une nouvelle expé de nettoyage. A une échelle bien plus modeste, puisqu'ils ne sont que deux, en partance pour l'Aconcagua.

En 2001-2003, nous avions monté "Dhaula guéri" avec pour ambition de nettoyer le camp de base de la voie normale du 7ème plus haut sommet de la planète. Après l'enthousiasme du début, nous avions vite compris que le nettoyage ne pouvait être un fin en soi : l'utilité d'aller ramasser des déchets enfouis à plus de 5000 m dans un recoin paumé d'un pays où les problèmes de pollution sont bien plus dramatiques n'est en effet pas évidente.
En revanche, quelle image choc que celle de ces lieux sauvages souillés par l'irrespect de ces alpinistes qui ne devraient laisser ici que les seules traces de leurs pas et celles de leurs exploits, et laissent au contraire derrière eux des monceaux de détritus.
Du reste, cette action a souvent été mal perçue par les alpinistes qui se sont crus pointés du droit, alors qu'ils pensent - à juste titre sans doute, mais pas complètement non plus, comme l'a montré la quantité impressionnante de déchets que nous avons ramassée - être bien plus respectueux de la nature que la plupart des gens.
En réalité, le message que nous voulions véhiculer était plutôt le suivant : "si même les alpinistes laissent derrière eux leurs déchets, qu'en est-il de chacun de nous ?". Derrière cette image choc, il y avait un message à destination de tous.

Au delà de l'aspect dérisoire d'un petit nettoyage, c'est donc le message véhiculé qui est important. Je vous invite à consulter la présentation de l'expédition de Bref sur le site de Mountain Wilderness qui soutien son expédition (comme en son temps Dhaula guéri).


En tous cas, bonne chance à Bref et à Philippe Goitschel, son compagnon.
Le départ est prévu demain, le retour le 25 janvier prochain, avec un sommet vers le 14 ou le 15. Bonne chance et bon courage à eux deux.

mercredi 26 décembre 2007

La Visite de la Fanfare

Traditionnelle séance de cinéma pour l'anniversaire de Maman.
Nous sommes allés voir la Visite de la Fanfare, un film Israëlien qui raconte l'arrivée d'une fanfare de la police Egyptienne dans une colonie perdu dans le désert... à 100 lieu de la ville où elle est attendue. Ils vont y trouver l'aide d'une restauratrice qui va la héberger pour la nuit.
C'est joué avec beaucoup de finesse et de justesse, sur un rythme de sénateur (encore un film à conseiller à Bastien !), dans une ambiance de Désert des Tartares.
Malheureusement, c'est un peu la limite de ce film : on doit un peu se contenter d'une approche qui reste focalisée sur les seuls personnages. On ne prend jamais de recul, il n'y a jamais d'invitation à une réflexion plus large. C'est sans doute un parti pris du réalisateur de ne pas vouloir en faire un film politique, dans une région où tout sujet s'y prête naturellement. Mais en fin de compte, en dehors de l'indéniable esthétique du film et du talent des acteurs, on ne trouve pas d'autre intérêt.
Ca aurait pu être un très bon film avec un peu plus d'effort... Ca reste un film agréable à voir. Sans plus.

lundi 24 décembre 2007

les marchands du temple

Hier, je suis allé rendre visite à la cathédrale de Strasbourg, ce chef d'oeuvre absolu de l'architecture gothique. Je ne me lasse pas d'aller contempler ces obélisques de grès rose lancées vers le ciel, ces volutes de pierre finement ciselées par d'anonymes artistes.

Et pourtant, chaque année, le sentiment, en pénétrant dans ce magnifique sanctuaire, est le même : que de bruit ! Là où devrait régner le recueillement, on est enveloppé par le brouhaha désagréable des centaines de touristes qui viennent ici comme dans un lunapark. On se fait photographier à côté du Christ aux Mont des Oliviers comme si c'était Mickey à Disneyland. On pousse des exclamations de joie dès que l'horloge astonomique sonne un coup, sans même jeter un oeil au merveilleux pilier des anges voisin, ce chef d'oeuvre asolu. On joue à cache cache dans les travées.

Et personne ne semble s'en offusquer. Alors que la veille, quand les Enfants de don Quichotte ont brièvement occupé la cathédrale pour faire entendre la voie des sans abris qui peinent à trouver des logements d'urgence en cette période de grand froid, on s'offusque d'une atteinte aux bonnes moeurs, on va jusqu'à parler d'une "prise d'otage" des bonnes gens qui viennent ici trouver... mais trouver quoi au juste ?

On s'extasie devant Notre Dame de Paris, mais quand on a devant soi de vrais pauvres qui viennent vraiment demander asile dans Notre Dame... là ça tourne au scandale. Pourtant, l'église n'est-elle pas sensée apporter secours aux plus démunis ? Au lieu de cela, elle se range du côté de cette société bien pensante qui n'a qu'une préocupation en tête : l'ordre, la sécurité, et la play station. Et surtout que personne ne vienne lui agiter sous le nez la réalité de milliers d'exclus de ce merveilleux système de la société de consommation triomphante : ça fait culpabiliser, c'est pas du tout dans l'esprit de Noël. L'esprit de Noël étant bien entendu de se ruer dans les magasins pour remplir son devoir de bon citoyen modèle : consommer.

Après, on peut épiloguer indfiniment sur les justifications de telles manifestations : les sans abris se plaignent de ne pas avoir de places dans les hébergements d'urgence, le gouvernement prétend qu'il y a assez de place. Qui croire ? J'ai pour ma part un peu de peine à comprendre quel serait l'intérêt de ces gens là à rester dehors pour le plaisir de mettre le gouvernement en difficulté - alors que je comprends très bien qu'un ministre veuille minimiser la faillite de sa politique. Bon, bien sûr, tout n'est certainement pas aussi contrasté. Je suis certain qu'il y a au ministère de très bonnes volontés. Certainement aussi du côté des sans abris une tendance à dramatiser la situation pour aviver la sympathie à leur encontre (mais peut on vraiment leur en vouloir !!!). Dans tous les cas, qu'il y ait ou non un nombre adéquat de places dans les centres d'hébergements, cela ne suffit peut être pas. Cela ne suffit pas de mettre une structure en place : encore faut-il qu'elle fonctionne !

mardi 18 décembre 2007

de l'art contemporain...

Ce week-end, j'ai profité d'une formation à Grenoble pour faire un petit passage à Lyon.
L'occasion de revoir le labo de Centrale où j'ai fait ma thèse. J'ai passé mon après midi à discuter avec mes anciens collègues en salle de TP : ça rappelle le bon vieux temps. en tous cas, en les entendant, je ne regrette vraiment pas d'avoir choisi mon boulot actuel...

Samedi, on a laissé David avec son fils devant le match de rugby. Avec Emilie, nous sommes allés à la Biennale d'Art Contemporain.

La visite vaut surtout pour le site d'exposition, l'ancienne sucrière, magnifiquement réhabilité.
Pour ce qui est des oeuvres qui y sont exposées, je ne me sens pas vraiment compétent pour juger, vu que je n'y comprends absolument rien... s'il y a vraiment quelque chose à comprendre.
Je dois avoir le cerveau formaté par 20 siècles de culture européenne ayant consacré la peinture comme quintessence de l'art. Là, il y a bien quelques tableaux, en général des collages - c'est d'ailleurs ce que j'ai préféré. Mais en général, il s'agit plutôt de sculptures toutes plus saugrenues les unes que les autres: totems en sacs de golf (pas mal), plantes poussant sur des résidus de station d'épuration, montage de sacs plastiques usagés pour en faire une montgolfière, etc. L'autre grand support, c'est la vidéo. Pour faire de l'art, il faut soit faire un truc super lent où il ne se passe rien, soit un truc où il se passe plein de choses complètement incohérentes. Ou alors on fait un film, et dans ce cas là, mieux vaut aller le voir au cinéma, au moins on est assis et il y a du pop corn...
Bref, l'art contemporain reste pour moi un mystère insondable, pour ne pas dire une absurdité abyssale. Fort heureusement, il y a des explications qui permettent de comprendre les oeuvres. Où l'on constate que ce qui préside avant tout à la création des oeuvres doit être une consommation effrénée de substances hallucinogènes. A se demander si ces gens là se prennent vraiment au sérieux. Mais malheureusement, je crois que si...
Finalement, le plus rigolo dans ce type d'exposition, à part les explications limpides des oeuvres, c'est le public. Il y a un archétype de l'amateur d'art contemporain : environ 35 ans, souvent une femme, tenue décontractée, look cool, sourire béat, mais plein de sérieux quand il s'agit de déclarer que telle oeuvre est géniale ou telle autre vraiment pauvre (je veux bien le croire).
Je ne suis pas très enclin à classer les gens dans des catégories, mais là, c'était assez criant... et bien marrant.

mardi 11 décembre 2007

Un air de Famille

Séance de rattrapage pour Jo et moi : c'est la pièce qu'on aurait dû aller voir samedi dernier (ce qui nous aurait évité un cuisant échec).

Ça aurait été dommage de rater ça. Il s'agit de la pièce d'Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri, qu'ils ont ensuite adaptée au cinéma. On retrouve là leur style inimitable, et franchement, on se marre bien.
Ce n'est pas de la grande littérature, mais du très bon théâtre de boulevard, super bien écrit, très bien joué par la compagnie ??? (ben j'en sais rien en fait). On ne s'ennuie jamais, il n'y a pas de longueur, ce n'est pas du comique tout le temps, ce qui permet de faire récupérer les zygomatiques et donc d'éviter qu'ils ne se lassent. Bref, le genre de pièce qui aide à oublier une dure journée de boulot.

dimanche 9 décembre 2007

Cow boy

J'ai encore emmené Bastien voir un film comme il les adore !
Cow boy est le dernier film de Benoît Poelvoorde et Benoît Mariage.
L'histoire d'un journaliste raté qui veut renouer avec ses utopies de jeunesse en filmant les retrouvailles d'un ancien preneur d'otage et des enfants qu'il avait kidnapés.
Film aux moyens minimalistes et au rythme tranquille - mais ça j'aime bien.
Par contre, on est plus gênés par la maladresse de cetaines scènes qui sont à peu près aussi subtiles que celles qu'essaye de monter tant bien que mal le journaliste...
Bref, ce n'est pas génial génial. Tout juste bon à sauver un samedi pluvieux.

Shalimar le clown

Ca fait un bon bout de temps que j'ai lu ce livre - le dernier de Salman Rushdie. C'est tout simplement le meilleur que j'ai lu ces dernières années.
A travers l'histoire de la vangeance de Shalimar, acteur dans une troupe de théâtre traditionnel d'un petit village du Cachemire dont la femme, Boonyi la danseuse, est partie avec l'ambassadeur Américain, l'auteur décrit avec une incroyable virtuosité la mort de ce paradis qu'était le Cadchemire d'avant la guerre.
En fait, le livre va bien au delà du Cachemire. Il commence à Los Angeles, avant de faire un petit détour par la France, dans le Strasbourg d'avant guerre, puis dans l'université de Strasbourg délocalisée à Clermont Ferrand pendant la guerre - petit clin d'oeil à l'histoire de ma famille puisque c'est dans cette même université délocalisée que commença la carrière de mon grand père.
Pour chaque contexte, un langage différent : pressé, moderne, haletant pour l'Amérique, un brin héroïque pour l'Europe en guerre, fleuri et lyrique pour le Cachemire d'autrefois, puis cynique et désespéré pour ce pays qui s'enfonce dans la haine comunautaire et les horreurs de la guerre.

A lire absolument !!!

5ème Symphonie de Shostakovich

Encore un concert d'anthologie à la Halle aux Grains. Celui que j'avais marqué d'une croix rouge sur le calendrier en priant bien fort pour ne pas avoir une réunion à l'autre bout de la France ce jour là.

En ouverture, le poème symphonique de Borodine "Dans les steppes de l'Asie Centrale". Une très jolie musique que j'écoutais quand j'étais petit et que je n'ai jamais pu trouver en CD depuis. Ça m'a bien fait plaisir de la réentendre.

Ensuite, nous avons eu droit au Concerto pour violoncelle de Dvorak (normalement il y a plein d'accents à son nom, mais je ne les ai pas sur mon clavier), sans doute le plus beau concerto pour cet instrument du répertoire, joué par Truls Mork, le grand violoncelliste norvégien (dont le nom s'écrit avec un "o" barré, que je n'ai pas non plus sur mon clavier...). Grand par la taille (normal pour un norvégien), par la prestance sur scène, et par la finesse et la subtilité de son jeu. Pas besoin d'écraser son archer, la musique en coule naturellement, sans forcer. Un grand moment de musique.

Avec la deuxième partie du concert, on touche à l'un des sommets de la musique symphonique, l'un des chef d'oeuvre absolu du XXème siècle : la Cinquième Symphonie de Dmitri Shostakovich. Oeuvre titanesque, complexe, pleine de sous entendus, de déchaînements torturés et de questionnements. Indissociable du contexte dans lequel elle fut composée, il ne faut cependant pas la réduire à une seule oeuvre de circonstance : avant tout, il s'agit de l'une des plus belles musique que je connaisse, révélatrice du talent incroyable d'un compositeur qu'on commence à peine à découvrir après le trentième anniversaire de sa mort, qui fut justement célébré il y a deux ans : cet homme là était bien le compositeur majeur du XXème siècle (avec Mahler, naturellement).
Mais du contexte de la symphonie, il faut quand même dire deux mots, d'autant que le dépliant de l'Orchestre du Capitole était un affreux raccourci des circonstances qui ont présidé à la création de ce chef d'oeuvre.
Il faut d'abord savoir qu'en 1934, Shostakovich, jeune compositeur au talent prometteur, avait composé son premier grand opéra "Lady Macbeth du district de Mtzensk" qui reçut un très bon accueil de la critique. Peu après, Staline vint y assister en personne. Le lendemain, un article de la Pravda condamnait sévèrement l'oeuvre comme "dégénérée". Du jour au lendemain, Shostakovich fut mis à l'index de l'Union des compositeurs soviétiques. En 1936, il retira sa Quatrième Symphonie, l'oeuvre la plus avant-gardiste qu'il avait composée jusqu'ici, du programme, alors que les répétitions étaient déjà fort avancées : alors désigné comme advesaire du régime, il risquait sa vie dans le cas - fort probable - où celle-ci aurait déplu aux tenants du "réalisme soviétique".
C'est en 1937, pendant la Grande Terreur, qu'il composa sa Cinquième Symphonie, en moins de 3 mois. Il n'était pas loin d'être arrêté en tant qu'"ennemi du peuple". Frénésie destinée à sauver sa peau ? Angoisse de mourir avant d'avoir livré ce qu'il avait de mieux ? Sans doute un peu des deux. La création eut lieu sous la baguette de Evgeni Mravinski, alors jeune chef de la Philharmonie de Leningrad, le meilleur orchestre du pays. Celui-ci prenait un risque en créant une oeuvre d'un compositeur publiquement mis à l'index.
Pour faire passer la pilule au régime, Ivan Solertinski, le musicologue de la Philharmonie et meilleur ami de Shostakovich, rédigea une programme dans lequel il présentait l'oeuvre comme "une réponse d'un artiste à des critiques justifiées", et comme une célébration, dans le paroxysme du finale, de la joie de vivre sous le régime soviétique. Ce sera là la version officielle - en aucun cas celle de Shostakovich. Curieusement, l'oeuvre fut accueillie triomphalement par ceux-là même qui l'avaient mis à l'index. Elle contribuera - et contribue encore aujourd'hui - à la renommée internationale du compositeur.

Le programme officiel décrivait le premier mouvement comme les tourments d'un homme culpabilisant de s'opposer au régime... On y ressent une tension extrême, allant du désespoir à la colère. Mais on n'est pas là au fond du gouffre comme dans la 8ème : ce qui ressort avant tout, c'est l'angoisse terrible inspirée par le régime. Il est sans doute vain d'y chercher un vrai programme. Mais le climat qu'exhale la musique est celui d'une profonde insécurité, qui devait être celle du compositeur, menacé à chaque instant par le régime.
L'Allegretto qui suit n'a rien d'allègre. Parodies de danse, rythmes grinçants, tout n'y est que joie feinte. Une course effrénée vers le néant qui fait penser aux plus grands scherzi de Mahler.
Le Largo est d'une intensité poignante. Entre un calme résigné et un paroxysme où les rythmes martelés aux percussions sont autant de pointes enfoncée dans une âme torturée. Il s'achève sur une note douce et apaisée, très ambiguë : apaisement de la conscience après avoir reconnu ses fautes ou résignation devant l'arbitraire.
Le finale. C'est lui qui permis toutes les justifications officielles. Jusqu'ici, l'oeuvre était sombre, lugubre : rien de l'optimisme officiel. Le dernier mouvement s'ouvre par une sonnerie de fanfare accompagnée aux timbales qui joueront le rôle le plus important. Marche triomphante pleine de certitude célébrant la réconciliation de l'artiste avec le régime. Mais comment voir de la joie dans cette musique ? Comment Staline put-il sincèrement croire à ce programme officiel ? C'est là un mystère. Peut être est-ce là le plus bel exemple du pouvoir transcendantal de la musique : pourquoi mettre à l'index une oeuvre aussi manifestement géniale, pourquoi vouloir la politiser ? Contentons nous de l'explication officielle, elle permet de laisser vivre ce chef d'oeuvre. En privé, Shostakovich donna la véritable signification de ce final ponctué de battements fortissimo de timbales : "c'est comme si l'on vous donnait des coups de marteau sur la tête on vous disant - tu dois être joyeux, tu dois être joyeux !". Tout est dit, non ?

dimanche 2 décembre 2007

American Gangster

Pour sauver un week-end bien nul, un bon film pour finir : American Gangster, de Ridley Scott.

Je le conseille vivement ! Ca dure deux heures et demie et on ne s'ennuie jamais. L'histoire n'est pas d'une grande originalité (la pègre new-yorkaise et le trafic de drogue), mais lle est très bien traitée, sans temps mort, avec de nombreux rebondissements. Et surtout, Denzel Wasington y tient magistralement le rôle du gangster Frank Lucas, modeste chauffeur de l'ancien parrain de Harlem, devenu le maître de l'héroïne new-yorkaise.

Russel Crowe est moins génial dans son rôle très convenu de policier intègre qui lutte seul contre tous contre les méchants gangsters, mais on lui pardonnera bien volontier ce petit manque d'originalité.

samedi 1 décembre 2007

un peu de culture

Cinéma, tout d'abord.
Un peu hasard, nous sommes allés voir "la Forêt de Mogari", film japonais de Naomi Kawase. autant dire que les impressions étaient partagés à la sortie : entre Bastien et Cédric qui n'ont pas aimé du tout, moi pas trop, Clément et Claire plutôt. Jo ne se prononce pas, de toutes façons, il n'est pas très difficile.

Bon, pour tout expliquer, il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose. C'est l'histoire d'une rencontre, dans une maison de retraite, entre un vieillard et une jeune femme qui portent chacun le deuil, l'un de sa femme, l'autre de son... là les avis divergent - moi je dis que c'est sopn frère, mais ça peut être son fils.
Dans la première moitié du film, il ne se passe pas grand chose. Dans la seconde moitié, ils partent tous les deux dans la forêt pour retrouver la tombe de la femme du vieillard.

Forcément, réconté comme ça, c'est pas passionnant. En réalité, ça ne l'est pas plus que ça, c'est vrai, mais ce qui est rigolo, c'est de chercher, à la sortie du film, l'explication de tous les petits détails anodins qui sont en fait plein de sens. On dira qu'avec l'esthétique toute asiatique des images, c'est le principal intérêt de ce film... ce qui n'est déjà pas si mal.

Le lendemain, c'était le deuxième concert de mon abonnement à l'Orchestre du Capitole. Le premier, en octobre, ne m'avait pas vraiment emballé. je crois que je n'aime pas trop les symphonies de Rachmaninov.

Là, au programme, il ya avait tout d'abord le 22ème concerto pour piano de Mozart, que jene connaissais pas. Il était interprété par un jeune pianiste français, David Fray, au style très "artiste bohème", maintien très décontracté sur scène (le mouchoir posé dans le caisson du Steinway de concert : la grande classe !), complètement à fond dans sa musique. Et finalement, j'ai adoré son interprétation, très loin des standards classiques, très personnelle, vivante, en somme. Rien à voir non plus avec l'approche virtuose d'un autre jeune pianiste, Rafal Blechaz, qui avait joué le 23ème concerto de Chopin en octobre.
Joué comme celà, la musique de Mozart est l'une des plus belle qui soit. D'autant que ce 22ème Concerto est l'un des plus profonds de ce dernier cycle de concerti de Mozart (du 20ème au 27ème et dernier), qui sont si beaux.

La seconde partie était assurée par la 4ème Symphonie de Bruckner, dirrigée par Eivind Gullberg Jensen. De toutes façons, un concert Bruckner, ça ne peut être que bien. Là, c'était extraordinaire. C'est peut être l'une de ses oeuvres la plus spectaculaire à voir en concert, avec des échanges incessants entre les différents pupitres. Les partitions du cor et de la flûte sont particulièrement belles et travaillées. Les deux solistes ont été justement fort aplaudis.
Et puis quel plaisir d'écouter ce merveilleux Orchestre National du Capitole qui est à l'orchestre français ce que le Mont Blanc est aux Alpes. Son velouté, transitions en douceur, équilibre des pupitres, virtuaosité des musiciens. Du grand art, et une interprétation mémorable de cette oeuvre majeure.