dimanche 29 avril 2007

vacances en Espagne - 1. les Terradets

Et c'est parti pour les vacances. Adieu la ville, le travail et les problèmes de coeur, à nous deux l'Espagne, ses falaises, ses vautours et son jamon !

Comme accueil, il faut avouer qu'on a fait mieux : à peine la frontière passée, on se fait arrêter par la police armée de fusils à pompe. contrôle d'identité prolongé. on en profite pour se dégourdir les jambes. Je fais plus ample connaissance avec Cédric que je ne vois pas dans la voiture car il est dissimulé par les caisses de nourriture, les casques, tapis de sol, etc. qui ne tiennent pas dans le coffre. Bon, ça ne semble pas déranger la maréchaussée qui nous laisse repartir.
Après le passage de la Bonaigua, on finit par arriver vers 23h aux Terradets. Niveau découverte, c'est assez succinct, on ne voit rien. On se pose à l'ancienne gare, lieu mythique des grimpeurs, mais aujourd'hui assez mal en point : la toiture menace de s'effondrer et des barrières semblent indiquer qu'il est interdit d'y pénétrer. Mais cela ne nous arrête pas... Pour nous punir, un autochtone passe plusieurs fois pendant la nuit avec son tombereau pétaradant pour venir décharger de petits monticules de terre à côté du quai... Il sont fous ces Espagnols !

Samedi, on est partis ! Bon, on est fatigués par un boulot épuisant et un voyage comprimés comme des sardines, donc on va faire un truc cool, d'autant que le temps est complètement bouché.
On part donc avec Cédric faire une petite voie de dalle, Demasiado lejos para ir andando (désolé, j'ai pas choisi le nom - en tous cas maintenant je sais le dire sans regarder le topo) à la Paret de les Bagasses. En passant les tunnels, on se retrouve au soleil ! On passe au pied de la Roca Regina : monstrueux ! Claire et Romain doivent y aller pour faire Postmorten. On les voit revenir 2h plus tard un peu déboussolés par les "spits" qui s'apparente beaucoup aux affreux buriles, spécialité bien espagnole qui consiste à mater un clou dans un petit trou foré de 1 cm de profondeur... il paraît que certains ont déjà résisté à des vols... Ils vont se rabattre sur Destellos, au Pelladet, juste en face de la gorge : pour eux, ça ne commence pas en douceur !

Pour nous, c'est très sympa. L'équipement est un peu ancien (spits de 10) mais pas mal. la voie est moins classique que ses voisines et n'est donc pas du tout patinée. Je fais tout à vue, même le retors passage clé en 6b où le point est positionné de manière surréaliste. La 4ème longueur est une dalle absolument magnifique qui mérite à elle seule le voyage ! pour plus de détail sur la voie, voir ma sortie sur camp to camp.

Arrivés à la vire médiane, on s'enfile un des deux paquets de figolu, et on s'aperçoit qu'on a la patate. Romain et Claire sont encore dans leur voie qui a l'air magnifique. On décide donc d'aller voir au dessus. Bien que Cédric l'ai déjà faite, on se lance dans la partie dupérieure de la Reina - Puig. Départ bien sordide dans un surplomb hyper patiné en 6c; je n'essaye même pas en libre. pour la longueur suivante, j'aurais dû essayer. Si je n'avais pas lu la cotation avant (7a+), je l'aurais peut-être fait. mais là, non, ça passe en artif. Après, ça louvoie beaucoup sur des vires, pas très intéressant. La fin est plus sympa avec une traversée sous un énorme toit et des petits passages de surplombs en 6b. Et pour baptiser ma première escalade en Espagne, on se prend un bel orage pour finir !

Retour aux Terradets où on réservé une chambre à l'auberge. Super bonne ambiance, le patron est polyglotte et très sympa, on mange bien, on dort bien, on sèche. On est remontés comme des pendules le lendemain.

Tandis que Cédric et Claire vont faire Supertramp à Bagasses, Romain et moi nous lançons dans l'un des objectifs des vacances : la Gali-Molero à la Roca Regina. C'est notre première grande voie ensemble, et l'objectif est de taille : 500m de paroi, et quelle paroi. La Roca Regina, c'est un gaz pas possible, une vraie montagne à l'aspect dolomitique qui s'élance d'un seul jet du fond d'un étroit ravin et qu'on n'aperçoit qu'un fugitif instant depuis la route. A cet instant précis, le coeur se serre tant la paroi nous écrase.
On y va quand même, on est venus pour ça ! en plus il fait beau. Bon présage, au pied de la voie, je trouve un camalot n°1. Dommage, je viens d'en acheter un ! Bon c'est quand même sympa. Romain trouve une dégaine explose... oulala, tout le monde laisse tomber son matos, ça doit être terrible !!!
On arrive au pied de la voie. Petits gradins faciles, puis joli pas de dalle en 6a très bien protégé par de bons spits. On enchaîne longueur de beau libre semi équipé (béton) et longueurs avec des passages d'artif. Très joli. on prend de la hauteur, le vide se creuse. Arrivée à la vire, espèce de tobogan presque plat mais où on n'a pas envie de se balader à vélo...
Au dessus, je fais un pas de dalle très dur juste au dessus du relai (6b+). puis après ça me laisse un peu perplexe. je dois pas être en forme, ou alors mes chaussons sont trop pourris pour les micrograttons. tant pis, c'est bien équipé, je passe en tire clou. En regardant plus tard, je m'aperçois que c'est coté 7c/8a en libre. Sans regret !
La longueur d'après, Romain se plante et fait partir un gros bloc. il prend le tremplin de la vire et se fait le saut de l'ange : 20m sur l'autre rive du torrent, en plein sur le chemin !!! Heureusement qu'il n'y avait personne. En tous cas, ça confirme qu'il y a du gaz.
A moi de faire partir quelques chose, deux longueurs après, dans le beau dièdre en 6a+. Gros tirage, Romain a du mal à avaler. je tire sur ma prise et hop, au fond du torrent. Enfin la prise, pas moi. Moi je redescend juste de 5m, bien amorti par la corde, et j'en suis quitte pour refaire le pas.
raversée plein gaz with nothing under one's feet. Ca calme Mémé, même si c'est avant que c'ets dur. ensuite on finit par de belles longueurs de terrain d'aventure.

Ben voila, c'est déjà le sommet. On s'est tellement amusés qu'on n'a même pas entamé nos figolus. Affront bien vite réparé ! La descente est assez pittoresque dans un bois de buis impénétrable où on ne voit même pas ses pied. Pourtant on ne se perd pas, mais on pense avec émotion aux premiers qui ont dû descendre par là...
L'immense avantage de cette descente, c'est qu'on arrive pile poil au bar où nous attendent bien sagement les bières et Claire et Cédric.

A regret, nous quittons les Terradets, lieu enchanteur où nous reviendrons, pour Villanova de Meià et sa mythique Roca del Arcs.

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