Encore un petit tour dans les Pyrénées. Mais cette fois pas de photos : j'ai oublié mon appareil - et c'est dommage car c'était magnifique avec en plus de très jolies lumières de fin d'automne.
A la base, nous étions partis sans trop savoir si ce serait escalade ou randonnée. Mais arrivés à Tarascon, plus trop de doute : ciel bouché, il gèle. On va marcher. On prend les mêmes que la semaine dernière en remplaçant Jo et Mathieu par Bastien. Rien que du beau monde quoi.
Quand on arrive au pied du chemin, dans la vallée de Soulcem, les nuages se déchirent ; les contreforts du Montcalm couverts de neige surgissent tels des géants himalayens. On s'y croirait.
La montée est sans histoire, à un bon rythme. Contrairement à la semaine dernière, on est au soleil et ça chauffe ! après le raidillon du départ, on rentre dans la vallée de Bassiès. On rencontre la neige au premier lac. Celui-ci, pas question de le traverser : il est certes gelé, mais la glace n'a pas l'air très épaisse.
On remonte ensuite la vallée en longeant les nombreux lacs de barrage ou anturels, jusqu'au refuge de Bassiès. Le refuge d'hiver est "grave en place" comme dirait Jo. Mais c'est quand même plus agréable de manger en plein soleil, face au Pic Rouge de bassiès qui domine le cirque. Petites sieste pour certains flemmards dont je tairai le non
Mais comme les bonnes choses ont une fin, les nuages arrivent, conformément aux prévisions de Météo France, il faut le signaler, et nous chassent vers la vallée.
A la descente, on prend une petite variante en rive gauche de la vallée. On longe un ancien aqueduc qui longe le flanc de la montagne. D'après la carte, un chemin est sensé descendre sur un épaulement. Après moults tergiversations, et alors que le jour décline, on finit par déduire de nos investigations topographiques que la très vague trace de sanglier qu'on distingue à peine doit correspondre au dit sentier.
Au départ, c'est à peu près correct : on reconnaît bien l'oeuvre de l'homme. Mais sur la fin, ça devient indianajonesque. On s'amuse comme des petits fous avec pour unique question : allons nous devoir sortir la frontale. Et finalement, ce sera oui. Dans un dernier sursaut, la montagne élève devant nous un taillis impénétrable où la vague lumière de la vallée ne parvient pas. On finit donc les dernières pentes en bon style automnal.
dimanche 25 novembre 2007
dimanche 18 novembre 2007
première neige dans le Luchonais
Après le désert, changement d'ambiance.
Cédric nous a trouvé un petit tour sympa au dessus de Luchon : le circuit des Cinq Lacs.
En arrivant au parking du pont du Lis, il y a déjà 10 cm de neige !
Et il fait froid
Heureusement, on a apporté le yéti avec nous...
le plaisir de faire la trace dans parfois plus de 50 cm de neige !
Le lac Vert (qu'on a traversé à pied avec Mathieu), puis le lac Bleu. Ambiance très hivernale ! On n'a pas trop vu le soleil .
Enfin, on le voit un peu le soir... de l'autre côté de la vallée. Coucher de soleil presque aussi beau que dans le désert
Finalement, on s'est arrêtés au Lac Bleu : trop de neige.
Malgré ce but, on garde le sourire !
Cédric nous a trouvé un petit tour sympa au dessus de Luchon : le circuit des Cinq Lacs.
En arrivant au parking du pont du Lis, il y a déjà 10 cm de neige !
Et il fait froid
Heureusement, on a apporté le yéti avec nous...
le plaisir de faire la trace dans parfois plus de 50 cm de neige !
Le lac Vert (qu'on a traversé à pied avec Mathieu), puis le lac Bleu. Ambiance très hivernale ! On n'a pas trop vu le soleil .
Enfin, on le voit un peu le soir... de l'autre côté de la vallée. Coucher de soleil presque aussi beau que dans le désert
Finalement, on s'est arrêtés au Lac Bleu : trop de neige.
Malgré ce but, on garde le sourire !
dimanche 11 novembre 2007
le Hoggar -5- l'Adaouda et le retour
Et nous redescendons. Il reste encore deux jours, mais cette fois, c'est bien le chemin du retour que nous suivons. Nous re-traversons les plateaux désolés sous une lumière féérique - un orage se préparerait-il sur les sommets ?
Après deux heures et demi de piste, bercés par la musique africaine qu'apprécie tant Mohammed, nous arrivons au pied de l'Adaouda où nous attendons Boubakar et Slimane, deux anciens guides de l'agence qui nous ont apporté des grillades.
Nous posons le camp dans l'oued au pied de la montagne. Rituel bien rodé : ratissage pou se faire un matelas bien confortable, coucher de soleil féérique, puis repas à la belle étoile, et le thé qui délie les langues. On sort le jeu de dominos. Et c'est là qu'on découvre que ce jeu en apparence assez primitif est en fait très tactique. Ca donne envie de se perfectionner.
Après cette soirée très sympa, nous retournons à notre caillou. Romain et Claire vont en faire le tour, Cédric - qui est complètement guéri - et moi allons en tenter l'ascension par la voie Cauderlier-Vidal-Prangé. On a déjà fait plus sexy comme nom...
L'approche de cette belle aiguille basaltique est minimaliste : on voit très bien le camp depuis la voie. Par contre, on voit aussi très bien la piste de l'Assekrem où il y a beaucoup de trafic - du coup, le coin est assez bruyant. un comble pour une voie dans le désert !
<=L1: quelques dalles, puis des gradins avec des fissures. relai sur une terrasse - 4
L2: une belle fissure avec un surplomb au milieu. il y a bien un spit, mais il est complètement inutile. Un bon friend, une entorse à l'éthique (6a???)et c'est passé. Derrière, Cédric galère pendant un bon quart d'heure pour tenter de sauver un coinceur qui fait désormais partie de l'équipement à demeure de la voie...
L3=>: une fissure d'anthologie, géniale à protéhger, très raide et pourtant bien facile (5b) : du bonheur à l'état pur !
L4: le rocher se gâte un peu. On remonte une rampe et contourne un bloc coincé (5).
L4: une courte dalle, une rampe facile, et c'est déjà le sommet - et surtout le soleil ! La voie est en effet orientée Nord, et on a eu bien froid !
De là haut, la vue est absolument magnifique.
On se lance dans les rappels. Ils sont certes équipés, mais les cordelette souffrent terriblement des conditions très sèches du désert. Encore ici ne sont-elles pas trop exposées au soleil. Nous passons dont 1h30 à découper consciencieusement toutes les cordelettes existantes et à les remplacer par des neuves. Sur 5 rappels, ça fait un bon paquet à redescendre !
Cette petite escapade, menée sur un train de sénateurs, nous amène à près de 14h quand nous regagnons le camp. Le temps d'engoufrer le traditionnel et gargantuesque plateau de crudités, de jouer la n-ième (n étant assez grand) partie de trouduc, de bâtir quelques cairns, de boire quelques thés, de lire quelques chapitres, et de refaire trois fois le monde avec Mohammed, il fait déjà nuit, et c'est l'heure de l'apéro - vache qui rit, cacahuète, raisins secs, pistaches et lipton yellow ! La vie de base dans le désert. On est bien loin de l'agitation de chez nous. Pas trop envie de se dire que demain il va falloir rentrer.
Dernière nuit sur le sable. On dort comme des rois sous les étoiles. Lever du jour vers 6h. Petit déjeûner aux premiers rayons du soleil. Pour prolonger encore ces derniers instants dans le désert, je vais faire le tour de l'Adaouda, profitant de cette merveilleuse solitude qu'offrent ces lieux paisibles. Au détour d'un oued, je croise un chameau très zen.
On charge une dernière fois ce bon vieux 4x4 Land Cruiser qui accuse ses 400 000 kilomètres. On se serre en épis apour tenir à 4 à l'arrière, et c'est le retour à Tam. La douche, puis un petit tour en ville. Pas grand chose à voir : c'est une ville champignon qui pousse à toute allure autour d'un petit centre ville de maisons en terre qui ne fait pas plus d'une rue.
Nous rentrons chez Mohammed. Pour cette dernière soirée, tous ceux que nous avons croisés sont là : Mohammed, Larsen, Amoud, Boubakar et Slimane. On déguste le meilleur couscous que j'ai jamais mangé. Un dernier thé. On reste seuls avec Mohammed qui parle jusqu'au bout de la nuit. Il nous fait la démonstration qu'on peut faire bouillir de l'eau dans une bouteille en plastique en la posant sur la braise. Quelques instants de profonde réflexion scientifique pour comprendre le phénomène.
Il est près de 23h. On entame un petit somme en attendant le coup de fil de l'aéroport signalant que l'avion a atterri à Janet, l'étape avant Tamanrasset. Vers 23h30, on se met en route. On retrouve la foule des occidentaux bronzés qui parlent fort de leurs vacances. Contrôles de sécurité en veux tu en voila, belle débauche de détecteurs en tous genre. On embarque dans l'avion et dans un coma de 2h environ. le temps d'atterrir à Alger au lever du soleil. 8h d'attente au café en lisant le Monde, premier contact avec la France depuis deux semaines, et en jouant notre ultime partie de trouduc.
Alger-Marseille : à peine une heure. Vues magnifiques sur les deux villes depuis l'avion. Les hôtesses tiennent absolument à nous réveiller pendant ces trop courts instants où l'on pourrait dormir. on débarque à Marignane. Encore 5h d'attente. On se pose au café. On sirote notre première bière, validation bien méritée !
on est tous cadavrés
On se pointe à l'enregistrement, et là, c'est le réveil ! Notre avion est en panne. On commence par nous faire peur en nous disant que le vol va peut être être annulé. Puis on nous trouve un avion de rechange, mais celui-ci est deux fois plus petit. Heureusement, comme nous sommes en correspondance, nous sommes prioritaires ! Décidément, il y avait un l'ange gardien des avions avec nous pour ce voyage !
Nous arrivons à Toulouse avec une petite heure de retard. On retrouve la navette, le métro, le bus. Porter son sac dans la rue - il fait frais, comme au pied de la Sawînan. Et s'écrouler sur son lit complètement cadavré.
Après deux heures et demi de piste, bercés par la musique africaine qu'apprécie tant Mohammed, nous arrivons au pied de l'Adaouda où nous attendons Boubakar et Slimane, deux anciens guides de l'agence qui nous ont apporté des grillades.
Nous posons le camp dans l'oued au pied de la montagne. Rituel bien rodé : ratissage pou se faire un matelas bien confortable, coucher de soleil féérique, puis repas à la belle étoile, et le thé qui délie les langues. On sort le jeu de dominos. Et c'est là qu'on découvre que ce jeu en apparence assez primitif est en fait très tactique. Ca donne envie de se perfectionner.
Après cette soirée très sympa, nous retournons à notre caillou. Romain et Claire vont en faire le tour, Cédric - qui est complètement guéri - et moi allons en tenter l'ascension par la voie Cauderlier-Vidal-Prangé. On a déjà fait plus sexy comme nom...
L'approche de cette belle aiguille basaltique est minimaliste : on voit très bien le camp depuis la voie. Par contre, on voit aussi très bien la piste de l'Assekrem où il y a beaucoup de trafic - du coup, le coin est assez bruyant. un comble pour une voie dans le désert !
<=L1: quelques dalles, puis des gradins avec des fissures. relai sur une terrasse - 4
L2: une belle fissure avec un surplomb au milieu. il y a bien un spit, mais il est complètement inutile. Un bon friend, une entorse à l'éthique (6a???)et c'est passé. Derrière, Cédric galère pendant un bon quart d'heure pour tenter de sauver un coinceur qui fait désormais partie de l'équipement à demeure de la voie...
L3=>: une fissure d'anthologie, géniale à protéhger, très raide et pourtant bien facile (5b) : du bonheur à l'état pur !
L4: le rocher se gâte un peu. On remonte une rampe et contourne un bloc coincé (5).
L4: une courte dalle, une rampe facile, et c'est déjà le sommet - et surtout le soleil ! La voie est en effet orientée Nord, et on a eu bien froid !
De là haut, la vue est absolument magnifique.
On se lance dans les rappels. Ils sont certes équipés, mais les cordelette souffrent terriblement des conditions très sèches du désert. Encore ici ne sont-elles pas trop exposées au soleil. Nous passons dont 1h30 à découper consciencieusement toutes les cordelettes existantes et à les remplacer par des neuves. Sur 5 rappels, ça fait un bon paquet à redescendre !
Cette petite escapade, menée sur un train de sénateurs, nous amène à près de 14h quand nous regagnons le camp. Le temps d'engoufrer le traditionnel et gargantuesque plateau de crudités, de jouer la n-ième (n étant assez grand) partie de trouduc, de bâtir quelques cairns, de boire quelques thés, de lire quelques chapitres, et de refaire trois fois le monde avec Mohammed, il fait déjà nuit, et c'est l'heure de l'apéro - vache qui rit, cacahuète, raisins secs, pistaches et lipton yellow ! La vie de base dans le désert. On est bien loin de l'agitation de chez nous. Pas trop envie de se dire que demain il va falloir rentrer.
Dernière nuit sur le sable. On dort comme des rois sous les étoiles. Lever du jour vers 6h. Petit déjeûner aux premiers rayons du soleil. Pour prolonger encore ces derniers instants dans le désert, je vais faire le tour de l'Adaouda, profitant de cette merveilleuse solitude qu'offrent ces lieux paisibles. Au détour d'un oued, je croise un chameau très zen.
On charge une dernière fois ce bon vieux 4x4 Land Cruiser qui accuse ses 400 000 kilomètres. On se serre en épis apour tenir à 4 à l'arrière, et c'est le retour à Tam. La douche, puis un petit tour en ville. Pas grand chose à voir : c'est une ville champignon qui pousse à toute allure autour d'un petit centre ville de maisons en terre qui ne fait pas plus d'une rue.
Nous rentrons chez Mohammed. Pour cette dernière soirée, tous ceux que nous avons croisés sont là : Mohammed, Larsen, Amoud, Boubakar et Slimane. On déguste le meilleur couscous que j'ai jamais mangé. Un dernier thé. On reste seuls avec Mohammed qui parle jusqu'au bout de la nuit. Il nous fait la démonstration qu'on peut faire bouillir de l'eau dans une bouteille en plastique en la posant sur la braise. Quelques instants de profonde réflexion scientifique pour comprendre le phénomène.
Il est près de 23h. On entame un petit somme en attendant le coup de fil de l'aéroport signalant que l'avion a atterri à Janet, l'étape avant Tamanrasset. Vers 23h30, on se met en route. On retrouve la foule des occidentaux bronzés qui parlent fort de leurs vacances. Contrôles de sécurité en veux tu en voila, belle débauche de détecteurs en tous genre. On embarque dans l'avion et dans un coma de 2h environ. le temps d'atterrir à Alger au lever du soleil. 8h d'attente au café en lisant le Monde, premier contact avec la France depuis deux semaines, et en jouant notre ultime partie de trouduc.
Alger-Marseille : à peine une heure. Vues magnifiques sur les deux villes depuis l'avion. Les hôtesses tiennent absolument à nous réveiller pendant ces trop courts instants où l'on pourrait dormir. on débarque à Marignane. Encore 5h d'attente. On se pose au café. On sirote notre première bière, validation bien méritée !
on est tous cadavrés
On se pointe à l'enregistrement, et là, c'est le réveil ! Notre avion est en panne. On commence par nous faire peur en nous disant que le vol va peut être être annulé. Puis on nous trouve un avion de rechange, mais celui-ci est deux fois plus petit. Heureusement, comme nous sommes en correspondance, nous sommes prioritaires ! Décidément, il y avait un l'ange gardien des avions avec nous pour ce voyage !
Nous arrivons à Toulouse avec une petite heure de retard. On retrouve la navette, le métro, le bus. Porter son sac dans la rue - il fait frais, comme au pied de la Sawînan. Et s'écrouler sur son lit complètement cadavré.
EpilogueAu milieu de la nuit, je me réveille en panique : il y a un trou dans le sable sous mon matelas, avec des morceaux de bois. Ah oui, c'est mon lit. Je me rendors. Dur le retour en France.
mercredi 7 novembre 2007
le Hoggar -4- Les Tizouyag et la montagne de l'Atakor
La deuxième semaine de notre voyage commence. Après une bonne nuit réparatrice chez Mohammed, seulement troublée par son hérisson qui passe la nuit à courrir autour des matelas, nous prenons la route mythique de l'Assekrem.
Enfin, route, c'est une façon de parler : il s'agit plutôt d'une piste qui empire à mesure que l'on monte dans la montagne. Pour couvrir les 80 km qui nous mènent dans la montagne, il nous faudra plus de 4h !
Il faut dire qu'on prend notre temps, vu qu'on a la journée. Au début, la piste suit l'oued qui descend sur Tamanrasset ; on passe au pied de pics impressionnants : l'Ihaghen (prononcer Iharen) et l'Adaouda.
Puis la piste commence à monter. On déboucha alors sur un plateau désolé, recouvert d'une rocaille grise et uniforme, battu par le vent ; pas la moindre trace de végétation sur des kilomètres. A l'horizon, une puissante chaîne de montagne se dresse : l'Atakor, le point culminant du Hoggar et de l'Algérie. On distingue la lame effilée de l'Ilamane, le dôme placide du Tahat, le point culminant, le plateau de l'Assekrem, où le père de Foucault avait établi son ermitage et où tous les touristes montent voir le coucher du soleil, les pics élancés des Tizouyag où nous allons grimper, et puis toute une foule de sommets et de pics inconnus, peut être sans noms et jamais gravis.
A ce plateau en succède un autre, puis un troisième. Puis on bascule soudain dans une vallée. Tout au fond coule un petit ruisseau : la guelta d'Affilal, l'un des seuls point d'eau permanent du massif. Nous partons nous promener le long de ce petit miracle niché au fond de ce désert hostile.
Puis nous reprenons la piste qui ressemble de plus en plus à une piste de montagne. Nous passons au pied des Tizouyag, et nous allons nous garer au pied de la plus belle aiguille du coin, la Sawînan.
On pose le camp. L'atmosphère a complètement changé par rapport à Tesnou : les nuages ont disparu, mais un vent glacial souffle. Très vite, le soleil disparaît derrière la Sawînan et la température chute à 10°, puis 5°, et peut être moins pendant la nuit.
Dans ces conditions, le repas, toujours à la belle étoile, et vite expédié et on va se réfugier, qui dans son duvet de compète (moi), qui dans sa tente (Cédric, Mohammed et Amoud).
Avant de m'endormir, je contemple le plus beau ciel étoilé qu'il m'ait été donné d'admirer. Quelques étoiles filantes.
Notre campement est orienté à l'Est : glacial le soir, il prend le soleil tôt le matin. Aussi prenons nous un petit déjeûner des plus agréable.
Objectif du jour : la Nouvelle Lune, une voie toute équipée au Tizouyag Sud.
Nous sommes 3, car Claire n'est pas très motivée et toujours un peu malade. Et puis bientôt, nous ne sommes plus que 2 : Cédric a dû manger quelque chose de pas terrible : il passera deux journées bien difficiles à essayer de s'en remettre en nous regardant grimper des voies magnifiques. Vraiment pas de chance pour lui - c'est un peu la dure loi de ce genre de voyage. En tous cas on pense bien à lui en enchaînant les longueurs d'anthologie de la voie. Celle-ci remonte les orgues basaltique de la face Ouest du Tizouyage Sud : c'est mythique !
L1: Beau mur raide sur un pilier, avec d'énormes réglettes crochetantes - 6a
L2: Longueur du même style - 6a magnifique
L3: Le pilier se couche - belle dalle en 5b
L4: On traverse à gauche pour rejoindre un autre pilier qu'on remonte par une dalle d'anthologie - 6a sur petites prises dans un rocher très travaillé, comme atteint d'une maladie de peau. Le rocher est excellent même si son aspect un peu cartonné n'inspire pas une grande confiance.
L5: On continue dans la même dalle - 5c toujours aussi majeur
L6: Et encore une dans le même style, on ne s'en lasse pas !!! 6a
On arrive au sommet d'un pilastre d'où on descend en rappel.
L7: On rejoint un autre pilier dont le rocher est plus travaillé que le précédent - l'escalade et donc un peu plus facile (5c) mais toujours aussi belle.
L8: La balade continue - 5b
L9: Le passage clé avec de jolis mouvements sur inversées pour passer un petit bombé - 6b
L10: Une dernière dalle technique mène au sommet du pilier - 6a
L11: Une petite traversée permet de gagner l'ultime tuyau d'orgue qui arrive juste au sommet - 5b
Quelle voie magnifique. C'est de la très très belle escalade sur un rocher très déroutant : ça sonne un peu creux, ça a un aspect un peu cartonné, mais c'est finalement assez solide et surtout ça a une adhérence assez exceptionnelle.
Et puis quel sommet d'anthologie, planté en plein coeur de l'Atakor, au milieu de cette forêt de pics plantés à l'emporte pièce dans des plateaux arides de rocaille grise. Seuls au loin quelques oueds apportent une petite variété de coloris.
vacation radio au sommet
La descente du sommet par la voie normale est assez facile. On rejoint Claire au col entre les deux Tizouyag, puis Cédric au bivouac. C'est pas la grande forme : labas pas.
Pour cloturer dignement cette belle journée, Romain et moi allons escalader la Sawînan qui surplombe notre campement. On attaque le Dièdre Nord alors que le jour décline. Yalla Imchi, faut se dépêcher !
<=L1: dièdre en diagonale à droite sur un rocher demandant de l'attention - protections pas toujours évidentes à placer
L2=>: longueur magnifique en fissure
L3: il faut passer une chatière en rampant, puis gravir une cheminée en renfougne - pas facile à protéger.
J'arrive au relais alors que le soleil décline doucement derrière les montagnes. Romain a beau se presser, il arrivera trop tard. On a attaqué quelques minutes trop tard.
Descente en trois rappels en face Sud aux dernières lueurs du jour, et retour au campement à la frontale. On sait le but proche lorsque l'on sent l'odeur du feu - un bon thé nous attend.
La soirée est un peu moins fraîche que la précédente. On apprend à jouer au trouduc à Amoud. Ca c'est grave ! Encore une soirée sympa et un très bon repas - Cédric va un petit peu mieux.
En ouvrant mon duvet : les premiers rayons du soleil sur la Sawïnan
Encore quelques minutes, et le soleil apparaît entre les Tizouyag
Le lendemain, nous partons toujours à deux, avec Romain, pour Deux Croiffants et un Affecrem, l'autre voie moderne du Tizouyag Sud.
L1: un petit pilier puis une cheminée - 5
L2: une renfougne, une chatière, et une autre renfougne (on commence à s'y faire) - 5
L3: une longueur en dalle très travaillée - 5
L4: un petit dièdre qui se tord dans tous les sens et finit en dalle - 5+ suréquipé
L5: une dalle exceptionnellement belle - 5 suréquipé
L6: la même - 4+
L7: la fin de l'orgue - 4+ / relais sur bloc en bout de corde
L8: un court dièdre qui mène à une brèche, une traversée de couloir - relais
L9: départ technique du relais - 5+ - puis petite cheminée pour sortir / relais sur bloc au sommet
Une méharée : il y a beaucoup de passage dans le coin !
Nous avons la surprise de croiser trois Savoyards au sommet. Ils ont fait un panaché Classique / Nouvelle Lune. Ca leur a bien plu. A leur menu, c'est saucisson : pas très Halal. Nous c'est un sandwich litéralement pantagruélique préparé par Amoud : concombre, mayo, tomate, oeuf ! Oui oui, ça tient à peu près dans une demi baguette. On rentre au campement tant bien que mal.
Nos voisins de bivouac : moula-moula et gerboise
Cédric va assez bien pour un grand tournoi de trouduc - c'est le jeu des vacances ! Même Romain réussit à devenir président.
Nuit étoilée fabuleuse. Lever de soleil toujours aussi féérique.
Au réveil, cédric va suffisamment bien pour monter à l'Assecrem avec Claire - 3h de randonnée pour se rendre à l'ermitage du Père de Foucault.
Romain et moi allons dans la voie mythique du coin, la Kohlman-Roussy au Clocher des Tizouyag, le plus beau sommet du groupe, fier et élancé.
L1: jolie fissure dièdre qui se protège très bien (trop : quelqu'un y a laissé son camalot n°3) - R1 sur 1 spit et 2 pitons
L2: longueur clé avec un apssage retors en dièdre en 6a - magistralement passé par Romain - R2 sur 1 spit et 1 piton
L3=>: le dièdre continue, encore très raide - 5c. Quelques écailles branlante rendent l'escalade un peu stressante mais ça se protège bien - R3 sur 1 spit et 2 pitons
L4: on finit le dièdre et on en sort à droite par une drôle de cheminée qui se gravit en dülfer - 5b. je me fais peur en manquant de me faire tomber dessus une grosse écaille - R4 sur bloc
L5: le départ au dessus du relais est péteux. Je pars à droite pour éviter de bombarder Romain. Rien ne tien et en plus c'est pas des masses protégeable. Je finis par gagner un bon dièdre qui mène à une belle traversée sur gros bacs - 5b - R5 sur 3 pitons.
Là, au lieu de faire le rappel classique, on se lance dans la sortie directe :
L6: fine fissure technique juste au dessus du relais; elle s'élargit ensuite pour devenir beaucoup plus dure avec des passages en off-width. Cotation 6a très sévère : pour l'avoir faite intégralement en libre en second, je la coterais bien 6b voire 6b+. Romain, de son côté, a laissé quelques pas d'artif en plaçant tous les points - belle perf.
Romain dans la dernière longueur, vu du bas
Eh voilà, c'est le sommet, grandiose, de cette fine et aérienne aiguille, définitivement réservée aux seuls grimpeurs. On en descend en rappel puis en désescalade facile. On se presse un peu car tout le monde nous attend au soleil au pied de la voie (alors que nous nous sommes caillés à l'ombre toute la journée, grimpant en polaire et coupe vent).
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