
Le lendemain, nous sommes debout à l'aube, au chant du coq (et du muezzin). Nous prenons le petit déjeuner avec Mohammed et Larsen, notre cuisinier, puis direction Tamanrasset pour acheter les chèches et la menthe fraîche.



Après avoir traversé le village de Tagmart bas, petite oasis de verdure avec ses potagers et ses cabanes de paille, nous traversons le grand oued et découvrons Tissalatine. Les montagnes sont incroyables : trois grands dômes de basalte lisses comme la main, sur lesquels sont posés les restes d'une croûte fracturée, blocs erratiques parfois surréalistes. Entre les dômes sinuent de petits oueds sableux. Nous nous arrêtons au pied d'un gros bloc, sous un acacia. Juste au dessus, les voies d'escalade.

Cédric attaque la première longueur, théoriquement en 4c+. En fait, sur 45m de dalle bien lisse, il n'y a que 4 points et le rocher n'est pas irréprochable : on croirait la peau d'un immense animal qui se craquelle sous l'effet de l'air sec. Du coup, il se délite en de grosses écailles qui sonnent creux et ne sont pas trop rassurantes - en plus le rocher est brûlant. En fait, ça tient généralement bien, mais il faut s'habituer. Finalement, Cédric arrive en haut de sa longueur et ne souhaite pas continuer à grimper en tête...

Ensuite, on poursuit par des rampes beaucoup plus faciles où il faut sortir les friends.

Et puis c'est le sommet du dôme. Nous sommes seuls au monde dans ce paysage fabuleux qui étale ses jaunes, ses ocres et ses gris à l'infini. la descente se fait sur une immense dalle arrondie qu'on prendrait pour la trompe d'un immense éléphant.


Retour au bivouac.




Le repas, préparé par Larsen, est délicieux : soupe au blé et ragoût de jeune chameau aux

Le soir, les moustiques viennent nous assaillir. En tentant d'en écraser un, je me donne une gifle et je me crève le tympan ! L'accident bête ! C'est assez douloureux et bien gênant surtout, mais bon, il paraît que ça se répare tout seul.
Le lendemain, nous partons faire la voie du Rhinocéros, qui présente l'avantage d'être à l'ombre. Pour cela, il faut contourner les dômes par le Sud en traversant de petits oueds où nous croisons un lièvre. L'attaque se situe à droite d'une grosse écaille décollée caractéristique, en haut d'un énorme chaos de blocs.







On revient au bivouac pour un petit repas à base de crudités - je n'ai jamais mangé autant de légumes que pendant ce voyage !

En fait, la première longueur est une renfougne assez immonde en 6b bien corsé. Vraiment pas facile - c'est sûrement le passage qui nous aura posé le plus de problème des vacances.
La deuxième longueur est celle de la mesure : il faut passer dans un tout petit trou après avoir gravi une cheminée lisse en opposition. C'est moi qui m'y colle, et je dois dire que j'ai vraiment peiné : c'est déjà pas facile de sortir les bras, mais une fois qu'on y est arrivé, on se retrouve avec les jambes coincées ou qui pédalent dans le vide.. vraiment très rigolo ce passage. La suite est sympa avec un passage d'un mur raide assez classe.




La troisième longueur est une dalle magnifique dans le style de Rhinocéros.
Et la quatrième longueur est celle du poids : elle consiste à escalader un énorme bloc à l'équilibre improbable, posé sur le rebord du deuxième dôme. Après un petit réta, un petit passage de dalle et hop, c'est le sommet ! Juste à ce moment là, Cédric et Claire arrivent par la voie normale. Rappel en plein vide pour descendre et coucher de soleil magnifique.


Retour au bivouac en 5 minutes, soirée thé, discussion avec Mohammed. Nuit à la belle sous un ciel merveilleux.