dimanche 15 juillet 2007

Aiguille de la Vanoise

Ouf, ça fait du bien de souffler un peu. J'ai bien dû écourter mon WE pour cause de grosse réunion importante à Bordeaux, mais par la magie du TGV, je réussis quand même à arriver à Lyon, chez David, à une heure presque décente, vendredi soir.

Le lendemain matin, on passe prendre Bref à Roche, et direction Pralognan. Ca fait bizarre de se faire conduire par David ;), mais on s'y fait.
Il fait un temps de malade : pas un nuage, grand soleil, 30°C... Un peu chaud avec des sacs chargés pour le bivouac, mais on y va doucement. Pour changer des horribles pistes de ski de Pralognan, on monte par le vallon de l'Arcelin, magnifique, avecune flore assez exceptionnelle. On quitte la foule pour monter au Moriond, belle croupe herbeuse dans le prolongement de l'Aiguille de la Vanoise.
Après avoir laissé les sacs dans une petite ruine, nous partons en repérage au pied de la face Nord de ladite aiguille. Bonne idée, car vu le temps qu'on a mis pour trouver l'attaque, on économise pas mal de temps pour le lendemain.


Retour à l'épaule, repas 4 étoiles (normal avec David - bon c'est juste des pâtes bolo en fait, mais Bref n'y a pas touché, donc elles sont bien cuites) et coucher de soleil magnifique du haut du Moriond, avec un petit chamois qui gambade autour de nous. On est tous seuls (faut dire que c'est un peu interdit de bivouaquer en Vanoise), c'est un peu le paradis.
Au milieu de la nuit, le vent se lève. De 2h à 6h, il est bien difficile de trouver le sommeil et malgré la douceur des températures, le vent qui s'infiltre dans les duvets donne une désagréable sensation de froid.




Dimanche matin. Arrivés à l'attaque de la voie (qui s'appelle Missing Link), on est dégoûtés de voir que la belle trace faite la veille dans le névé d'accès a servi à une cordée qui nous devance. On attend qu'ils démarrent, puis David entame :

L1 : petit pas au départ, puis ascendance vers la droite et grosse traversée sans rien (6a).

L2 : mur raide sur écailles pourries heureusement bien protégé (6a). Je casse un pied et me retrouve pendu par un bras... ambiance ! La cordée qui nous devance s'aperçoit alors qu'ils se sont trompés de voie et redescente en rappel. Il faut dire que David leur a fait un peu peur en leur peignant un noir tableau de la voie - bien joué !

L3 : traversée ascendante vers la gauche en roche moyen (écaille colées) 5b

L4 : traversée facile sur la gauche

L5 : départ en Dülfer puis traversée bien fine à gauche (5c, rocher moyen)

L6 : le rocher devient bon : beaux murs noirs (5b)

L7 : du même tonneau en louvoyant pas mal (tirage !)

L8 : changement de leader. David me laisse le passage clé - 6b. Pas évident à lire (merci au guide qui nous a rattrappé et qui m'a soufflé le "truc"), mais finalement pas trop dur. Fin de longueur en dièdre et écailles assez tripant

L9 : magnifique longueur en cannelures - majeur ! (5c) On sort dans les dalles ommitales enfin ensoleillées et abritées du vent - on se réchauffe enfin (jusqu'ici, on a grimpé en polaire)

L10 : longueur facile

L11 : idem avec quelques petits pas plus durs (5b) en dièdre

L12 : traversée en rocher très inquiétant (5c), puis sortie en dalle







L13 : fin dans une belle dalle en bon rocher, relai sur l'arête.










Tout ça fait une bien belle voie, assez longue, mais très variable par la qualité du rocher qui varie de très bon dans L6-7-8-9 à carrément péteux dans le bas. Bravo à David qui a passé à vue tous ces passages pas forcément très agréable - Bref peut en témoigner...

Mois rigolo : comme au Vignemale, je suis pris d'affreux maux d'estomac à la descente qui se transforme vite en calvaire. Curieusement, ça cesse sitôt arrivé à la voiture. Décidément, cette descente sur Pralognan ne me porte pas chance : je l'avais déjà faite avec une terrible tendinite en descendant de la Grande Casse, et là je la fais en rampant à moitié. Je me fais vieux ou quoi ?

Bon, ce fut quand même un super bivouac, dans un coin vraiment magnifique, avec un bivouac sublime et une voie somme tute pas mal, en dépit du rocher (et de Bref qui râlait...).

3 commentaires:

jojo a dit…

fais pêter les photos!

jojo a dit…

excellent!

Anonyme a dit…

Superbe course ! De loin la plus haute et la plus difficile falaise que j'ai gravie à ce jour. Un grand merci à Rémaille et Mams, mes "guides" qui ont tout passé en tête, et avec style ! Si j'ai râlé dans la voie, c'est parce que j'ai dû tirer sur les points à plusieurs reprises (pas de 6b et deux traversées délicates en dalle sans prises de mains). Et je déteste tirer sur les points !!!