Il ne s'agit pas d'un de mes amis cette fois, mais du plus vieil Homo Erectus de France.
Romain, Claire et moi sommes allés lui faire une petite visite de courtoisie.
Fidèles à notre concept expérimenté avec succès l'année dernière à Anglars, nous sommes donc partis pour un week-end : grimpe à fond / bouffe classe / bivouac à l'arrache. La météo pourrie à peu près partout laissait imaginer un créneau sur la Méditerranée. Yallah donc pour Tautavel. Cette fois, le voyage ne s'arrête pas dans des circonstances douloureuses à Quillan (il y a un an, nous y avions laissé la voiture de Romain et Claire en partant pour ce même site), et on entrevoit même le soleil en découvrant Quéribus, au sommet de son piton rocheux. Super classe.
C'est pour moi la grande reprise : c'est la première fois que je retouche du vrai rocher depuis le Hoggar, et seulement ma troisième séance de grimpe depuis novembre. Quel bonheur de remettre les chaussons sur le beau calcaire abrasif de l'Alzine, un petit site très sympa niché dans la vallée du Verdouble !
Bilan très correct : quelques voies majeures, longues et technique sur un rocher parfait. Du bon 6b+ à vue. Ce n'est pas la forme olympique, mais c'est quand même correct.
Seul bémol pour la journée : en glissant dans un 7a, Romain s'arrache la moitié de la peau d'un doigt. désormais, avec un énorme pansement, il ne pourra plus grimper qu'en moulinette avec une main et demi. Ce qui ne l'empêche pas de presque enchaîner un 6b+.
Une fois le soleil passé derrière la falaise, le vent glacial et les giboulées ont raison de notre motivation.
Il est temps de passer à la phase 2 du concept : la bonne bouffe. Claire avait repéré un bon resto, "le Barbecue". Et on ne s'est pas plantés ! Repas divin, accueil chaleureux. Bonne nuit en perspective.
Troisième phase du concept : le bibvouac à l'arrache. on monte la tente à la frontale au bord d'une petite vigne, dans un vent à décorner les boeufs. Le lendemain matin, nous sommes réveillés par les chasseurs qui se garent tout autour de la voiture... Il est temps de plier bagage, dans un froid glacial. On se réfugie au café de Tautavel devant un bon café chaud.
Heureusement, il fait beau et le temps est tombé. Nous allons donc grimper aux gorges du Gouleyrou. Site magnifique, sur fond de Canigou ennneigé. On commence assez tard, le temps que la falaise passe au soleil. Du coup, nous n'aurons le temps de faire que deux voies dans la matinée sur un rocher absolument démentiel. Que du plaisir.
L'après midi, le ciel se couvre, le vent se lève. Nous tentons de voir plus loin dans les gorges si on ne peut pas s'abriter, mais il y a de l'eau : impossible de passer sans se mouiller. Echec.
Nous nous rabattons donc sur le musée de la préhistoire de Tautavel. Y sont présentés les résultats des fouilles entreprises depuis les années 60 dans la grotte du Caune de l'Arago. fouilles d'une exceptionnelle richesse, ayant permis de mettre à jour une énorme collection d'outils paléolithiques, d'ossements d'animaux ayant peuplé la grotte en dehors des périodes d'occupation par l'homme... et bien sûr, les restes de l'homme de Tautavel, Homo Erectus ayant vécu en ces lieux il y a 450 000 ans.
Le musée est très bien présenté. ce qui impressionne le plus, ce sont les techniques des archéologues pour déterminer la fonction et l'usage de tel ou tel outil, pour reconstituer l'habitat, le mode de vie de l'homme de Tautavel. C'est absolument passionnant. Finalement, on n'en a même pas regretté d'avoir si peu grimpé.
dimanche 13 janvier 2008
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